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31.12.13

Le continent des gemmes : la langue des Mille-Griffes.

Je me permets de résumer l'ensemble de cet univers que je développe petit à petit, dans la mesure où de toute façon je publie pas assez souvent pour que vous soyez spoilés ^^

Dans Les Mille-Griffes, la première oeuvre, est présenté le contexte d'un royaume féodal-magique occupé depuis un millier d'années par un empire démoniaque. L'opposition entre les deux est plus ou moins celle qui relie la magie (plutôt naturelle) et la sorcellerie (plutôt occulte, noire, voire maléfique) dans la fantasy classique. Après un millénaire d'occupation, les forces militaires et magiques du royaume, ce qui ne revient pas au même, se réveillent et entrent en rébellion.

Dans Les Grands Dragons, la suite, est expliqué ce qui se passe au terme de la guerre des Mille-Griffes. Comment le royaume, son peuple et ses factions doivent gérer leur nouvelle situation, leurs nouvelles diplomaties, et le retour un peu plus tardif de menaces anciennes tenues jusque là au rang de mythes. Ca va péter quoi.

Dans Le continent des gemmes (c'est un titre provisoire, il faut que je trouve une meilleure idée), qui se déroule à la fois avant Les Mille-Griffes et hors de ce territoire, ont lieu les péripéties d'un personnage des Mille-Griffes une quinzaine d'années avant la première histoire. C'est un peu un mélange de spin-off et de préquelle. Évidemment, s'il ne se passait rien sur cet autre continent au moment où le personnage s'y trouve, ce serait pas drôle.
Là où ça devient intéressant, à mon sens, c'est que si je réussis à publier (=rendre public, au sens latin du terme, donc à priori sur un de mes blogs) ces histoires, je vais publier Le continent des gemmes en second, entre "la première histoire" et "la seconde", de telle sorte que les lecteureuses connaîtront déjà le personnage central (Andrassos) et qu'ils sauront aussi ce qui lui arrive par la suite (dans Les Mille-Griffes), de même qu'ils comprendront la raison de ses absences dans cette même suite parce que, l'ayant lue en premier (du moins si illes me lisent), ils auront vu Andrassos quitter le territoire des Mille-Griffes à plusieurs reprises sans savoir où, comment, pourquoi. 
Et du coup, ils comprendront également l'intérêt du dénouement des Grands Dragons, la fin de l'histoire, qui est déjà pensé et ne sera pas modifié d'ici à ce que j'écrive cette seconde partie. 

Enfin sauf si j'ai l'inspiration pour un truc qui se déroulerait encore plus tard (en vrai j'ai peut-être déjà une petite idée, depuis quelques semaines XD), mais ça m'étonnerait.
Voilà, sur ce préambule, je vous laisse avec ce que j'ai écrit tout à l'heure. La preuve qu'avoir l'inspiration à 7h27 un 31 décembre, c'est possible ^^


L'homme qui semblait être le garde du corps de l'étrange jeune femme se présenta un jour à Andrassos sans cérémonie ni salutation.
« Nous apprenons le langue du chez toi », déclara-t-il d'emblée. Les paroles laissèrent le Reptile silencieux, comme assommé. En dépit du fort accent, de la voix sèche et des sons très différents de ce qu'il connaissait, notamment les r roulés, l'étranger parlait la langue des Mille-Griffes. Andrassos comprenait mal sa mauvaise maîtrise mais tout de même : c'était un bout de chez lui.

« Comment ? fit-il enfin. Comment est-ce possible ?
 - Loin... hors du notre pays, il y a les... hommes que ils bougent en groupes et vendent des choses avec les bêtes en colonnes. Nous croyons ils viennent du chez toi. » Là encore, le Reptile mit du temps à comprendre, d'autant que l'autre cherchait souvent à formuler des idées qu'un mot seul, qu'il semblait ignorer, pouvait résumer dans la langue des Mille-Griffes. Une image simple et claire s'imposa à son esprit.
« Des marchands caravaniers ? Vous avez rencontré des marchands caravaniers ? » L'autre ne sembla pas comprendre les termes, mais il avait saisi l'essentiel et opina du chef. Oui, ils avaient rencontré des des gens d'ailleurs, pour lesquels ils avaient un mot imprononçable qu'Andrassos aurait traduit par « étrangers ». De nouveau, le guerrier hocha la tête sans rien dire. Pour sa part, le Reptile était perdu dans de délicieuses et toutes nouvelles réflexions.

Il semblait finalement qu'en quittant le territoire des Mille-Griffes, dont il ne connaissait pas lui-même l'étendue ou les limites, et en voyageant un peu, il était possible de rejoindre ce qui n'était vraisemblablement pas un autre continent. Les négociants semblaient se trouver dans un entre-deux, reliant deux mondes malgré eux. Personne chez lui n'avait jamais songé à explorer l'inconnu, les vastes terres que sillonnaient les caravanes. Andrassos imagina même qu'un immense pays arpenté sans cesse par ses marchands nomades pouvait se dresser entre lui et les Mille-Griffes. Sans le savoir, il avait peut-être échoué tout près de chez lui, apte à rentrer, obtenir sa vengeance, et il l'ignorait jusque là. « Je veux y aller et voir ça moi-même, lança-t-il à son interlocuteur.
 - Les hommes du les bêtes en colonnes ?
 - Oui, ceux-là. Je dois les rencontrer.
 - Non. Tu ne pas pouvoir. Pas... maintenant.
 - Pourquoi ? Je suis libre d'aller où bon me semble, et vous ne m'en empêcherez pas, quoi que vous pensiez. Libre, tu comprends ? Libre !
 - Oui, mais tu ne pas pouvoir. » Il s'interrompit et regarda quelque chose ou quelqu'un qui se trouvait derrière Andrassos. « Faang... », fit-il avait de s'incliner avec déférence.
Le Reptile se retourna. L'étrange jeune femme devant laquelle tous pliaient avec soumission était réapparue. Ses beaux yeux noirs étaient empreints de gravité sous des sourcils légèrement froncés. Elle pinça brièvement les lèvres. « J'ai besoin tu aides moi, maintenant », déclara-t-elle au bout d'un temps infiniment long. Elle avait une voix merveilleuse et étrange, douce, fluide et marquée d'un léger accent. D'emblée Andrassos l'apprécia, et adora entendre cette voix parler la langue des Mille-Griffes.

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