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9.11.16

Un extrait des Mille-Griffes [spoilers].

Les blocages d'écriture, ça craint. En ce moment - et depuis plusieurs mois en fait - j'essaie de façon irrégulière, parce que j'ai pas toujours la tête à ça, de réaliser les versions définitives des chapitres déjà rédigés des Mille-Griffes (soit les 17 premiers depuis le dernier et sûrement permanent chapitrage). Ce qui implique de fusionner certains chapitres du comptage précédent, et aussi d'en développer d'autres.
Fort logiquement, c'est sur le chapitre 3 que je bloque, vu que les deux premiers sont déjà en ligne sur le blog des Mille-Griffes. Les 5 ou 6 premiers sont des chapitres d'exposition où l'on découvre les différentes factions et groupes de la narration (et encore, pas tous), et le 3 est, dans sa version précédente, un peu vide et superficiel parce que limité à quelques éléments narratifs. Du coup j'enrichis en mettant du background et en posant le contexte.

Un de mes gros problèmes en termes d'écriture, c'est de me mettre à la place des lecteurs et de visualiser ce qu'ils découvrent, savent et ignorent à partir des chapitres qu'ils lisent, raison pour laquelle je tiens beaucoup à ce qu'on me questionne et à ce qu'on commente après lecture. Ce qui souvent n'est pas fait.

Bref, tout ça pour dire que le blocage semble se dénouer dernièrement, le chapitre 3 final est bientôt fini et après celui-là, ça ira plus vite parce qu'il y a davantage à dire dans les suivants et que je sais comment le dire. A partir du 4, c'est beaucoup plus facile pour moi d'écrire, je maîtrise mieux. Et puis de nouvelles idées et morceaux de chapitres popent régulièrement dans ma tête, alors autant les coucher par écrit au plus vite pour ne pas les perdre.

D'où le présent article : un extrait qui m'est venu spontanément hier et que j'ai écrit ce matin. Comme je l'ai annoncé dans le titre, ça spoile un peu l'intrigue des Mille-Griffes, mais je pense que vous aurez oublié ça quand vous lirez le chapitre complet, qui intervient assez loin dans la narration.
Et en plus y'a deux petits clins d'œil à des références que j'aime beaucoup, j'espère que vous allez les repérer ^^

Allez, je vous souhaite une bonne lecture et une bonne journée ! Débisous !


« Que fait cette faë avec vous ? » interrogea la reine.
Ricken ne comprit pas immédiatement, puis regarda sa propre épaule, où trônait la petite Enara Gouttelette. « Je ne sais pas. Nous l'avons rencontrée à l'Académie, où elle nous a aidés à combattre les impériaux, et elle nous a accompagnés depuis. » Il médita un instant sur la question. « Vous l'avez appelée... "faë" ? Vous connaissez les êtres comme elle ? fit-il soudain.
 - Les membres de son peuple sont quasiment devenus une sorte de mythe, mais leur existence est notifiée dans les écrits de nos érudits. On en croise un ou deux toutes les trois ou quatre générations, et certaines vieilles légendes assurent qu'ils sont nos parents.
 - J'avoue ne pas comprendre, fit le jeune Fauve.
 - C'est simple, poursuivit la reine avec patience. Par commodité, pour communiquer avec vos semblables et avec d'autres voisins, nous avons abandonné notre vieille langue qui est un peu tombée en désuétude. Les humains nous appellent "elfes", ce qui est la simplification d'un mot plus ancien, "elfaë".
 - "El...faë" ?
 - "El" désigne ce qui est grand, imposant ou dominant, en fonction du contexte. Elrim, l'esprit de la forêt. Elric, la combativité... ou la guerre. Notre propre langue fait de nous... de grandes fées. »
    Ricken était fasciné. Il y avait tellement de choses dans le monde que les Mille-Griffes, l'Académie et lui-même ignoraient qu'il avait le sentiment de reprendre son apprentissage à zéro et ne savait pas quoi répondre.
    « Cette jeune fée est évidemment la bienvenue chez nous, reprit la reine. Et vous également. Je comprends que vous ne pouvez pas retourner d'où vous venez. Notre forêt offre un refuge contre les menaces. Restez-y aussi longtemps que nécessaire, reposez-vous, songez à votre avenir, établissez de nouveaux plans si vous le souhaitez. Notre hospitalité est bien peu de chose, mais nous vous l'offrons avec joie, puisque vous avez sauvé et protégé l'une des nôtres.
     - Oui, d'ailleurs à ce propos...
     - Je sais ce que vous pourriez dire, mais cela ne regarde que nous, coupa la monarque des bois. Allez, maintenant, installez-vous confortablement. Vos nouveaux amis vont vous y aider. »

    Le ton était courtois et paisible, mais ferme, et n'admettait aucune réplique. Ricken s'inclina profondément en remerciant encore les elfes de leur accueil, puis s'éloigna du trône. Comme prévu, Helis lui emboîta le pas. Le Fauve médita un instant les propos de la reine.
    « ….Helis, fit-il enfin. Tu es grand et imposant ?
     - Ah, euh... non, répondit le jeune elfe. Haha. "Hel" est associé à ce qui est joyeux, léger, enjoué... Ce n'est pas "El". ...mon prénom est assez courant chez les miens », poursuivit-il comme pour se justifier.
    Ricken le regarda avec un sourire. Les elfes étaient décidément plein de surprises, et leur humour n'en était certainement pas la dernière.

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