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26.10.13

Sors de cette série, Tim Burton !!


Pushing Daisies.

Créateur : Bryan Fuller.
Origine : Etats-Unis.
Date de diffusion : entre 2007 et 2008 sur ABC aux Etats-Unis et en 2008 et 2011 sur Canal+ et NRJ12 en France.
Nombre de saisons : 2.
Genre : fantastique, comédie dramatique.

Interprètes principaux.
Lee Pace : Ned, le pâtissier.
Anna Friel : Charlotte "Chuck" Charles, son amour d'enfance.
Chi McBride : Emerson Cod, détective privé.
Kristine Chenoweth : Olive Snook, serveuse au Pie Hole, amie de Chuck et amoureuse de Ned.
Swoozie Kurtz : Lily, une des tantes de Chuck, borgne, acariâtre et sarcastique.
Ellen Greene : Vivian, l'autre tante de Chuck, douce, rêveuse et passionnée.
Field Cate : le jeune Ned, âgé d'environ 10 ans.

Cœurs d'Cœurs, comté de Papen, Etats-Unis. Ned, un jeune pâtissier, possède un don remarquable : il peut par le toucher ramener les morts humains, animaux et végétaux à la vie, le temps d'une minute. Passé ce délai, le mort doit être renvoyé, ou une vie équivalente sera prise à sa place. Son ami Emerson Cod, détective privé, utilise son don pour demander aux victimes de meurtres qui les a tuées avant de toucher la récompense offerte par les familles, mais le duo croise bientôt le chemin de la défunte Charlotte Charles, l'amour d'enfance de Ned.

Il ne peut se résoudre à la toucher une seconde fois, et décide de donner une chance à leur histoire d'amour interrompue par les aléas de la vie. Sauf qu'ils ne peuvent en aucun cas se toucher, ou Chuck mourra définitivement.

Cette série absolument magnifique et unique en son genre... j'allais vous expliquer comment je l'ai découverte, mais en fait je n'en ai pas la moindre idée XD Bref, je vous la conseille chaudement et vous la recommande encore plus chaudement ! En termes de narration, d'originalité, de réussite audiovisuelle et d'interprétation, elle est PAR-FAITE. Bon, faisons les choses dans l'ordre, comme ça vous serez convaincus.

Le premier truc intéressant que j'ai trouvé dans cette série est qu'on ne sait rien des personnages principaux. Pushing Daisies, qui reprend une expression anglophone signifiant "manger les pissenlits par la racine", renonce à la narration linéaire au profit d'allées et venues dans le passé et le présent. Concrètement, les épisodes sont, durant la première saison, grosso merdo construits selon le même schéma : un flash-back du Young Ned qui met en lumière un des traits de caractère du Pie Maker, à la faveur d'une mésaventure d'enfance, puis l'enquête de l'épisode proprement dite, mêlée à la vie personnelle de Ned, Cod, Olive, Chuck ou Lily et Vivian, et enfin une sorte de morale au terme de laquelle Ned a appris à évoluer en rejetant ce côté triste ou asocial que son anecdote d'enfance lui avait imposé.

Le pâtissier en Converse le plus mignon de la terre ! Et de très belles tartes à chaque épisode ! Ca donne faim !

Bref, vous l'aurez compris : on ne découvre les personnages que par des biais narratifs assez variés, ce qui explique que le narrateur de la série introduit toujours une séquence par la mention du lieu et du moment ("At this very moment, it was [telle date, telle heure, tel lieu]") puis vient l'intervenant du moment. Plus drôle encore, comme la série est construite, dans un premier temps, sur les enquêtes criminelles d'Emerson et Ned, tout ce qui a mené au décès de la victime est expliqué d'un coup, d'une traite et par une introduction identique qui a tendance à ajouter un effet comique à l'ensemble. Là encore, c'est le narrateur qui fait "the facts were these..." (les faits étaient les suivants) et en gros on a une biographie accélérée de la victime XD Souvent même, et là l'exagération est telle qu'elle en devient clairement comique, l'âge de chaque personnage à des moments précis où on le voit évoluer est précisé... à la minute près !

Evidemment, une structure narrative comme ça, qui a tendance à prendre le spectateur par la main pour lui expliquer les personnages et leur histoire, ne tient pas longtemps, et si malheureusement Pushing Daisies fait encore partie de ces séries qui ont été mises en danger par LA grève des scénaristes (comme Jericho, elle a d'ailleurs été annulée à la suite de celle-ci), elle évolue quand même assez durant ses courtes saisons, notamment la deuxième. A terme, l'intrigue devient vraiment narrative et dramatique, plus suivie d'un épisode à l'autre, si bien qu'on oublie le schéma du début pour des péripéties qui constituent la trame principale. Celle-ci, d'ailleurs, se conclut par une fin de dernier épisode absolument magnifique où l'on aperçoit en accéléré l'ensemble de la narration de Pushing Daisies, ses personnages principaux, ses figurants notables, la totalité des lieux explorés, dans un épilogue doté d'un travelling que j'ai trouvé enchanteur !


Parce que c'est ça, la grande force de Pushing Daisies : la série a un univers très particulier, avec une géographie et des intervenants délirants. D'abord, le comté fictif de Papen et celui de Cœur d'Cœurs, où vivent et évoluent les personnages, sont assez petits, avec une ville, quelques lieux-dits isolés (un phare, un champ de moulins, des reliefs accidentés, une usine automobile...) et surtout, on s'y attache facilement parce que rien ne le lie à quoi que ce soit de réel. La ville n'est jamais nommée, l'état américain où ça se déroule non plus, bref, on est dans un pur microcosme à la Big Fish, où chaque petite vie s'anime sous nos yeux.
Le casting de Pushing Daisies, bien qu'il soit constitué d'acteurs assez méconnus, est bourré de talents : Kristine Chenoweth/Olive Snook est une habituée de Broadway (pour vous la faire courte, il y a deux grands lieux de culture aux USA, Broadway à New York pour les arts de la scène, musique, théâtre, comédie musicale, et Hollywood pour les arts de l'écran, télévision et cinéma), et Ellen Greene/Vivian est également chanteuse, ce qui fait que certains épisodes sont plus ou moins musicaux.


Lee Pace, Chi McBride et Anna Friel sont complètement dans leur rôle, la personnalité de Ned, Emerson Cod et Chuck apparaît clairement à l'écran, tandis que Chenoweth complète le quatuor avec une interprétation géniale d'Olive adorable et complètement déjantée :) D'ailleurs, Lee Pace, ses gros sourcils et son air tellement gentil sont pour beaucoup dans l'appréciation du personnage, ce qui n'est pas sans faire sourire quand on découvre des jumaux, Maurice et Ralston, qui lui ressemblent comme trois gouttes d'eau ^^
Et puis, un autre truc que j'ai aimé, c'est les figurants, les acteurs qui sont là pour un seul épisode, le temps d'une enquête. Jeyma Mays, Dash Mihok et Missi Pyle (magnfique en brune), des acteurs que j'aime beaucoup, en font partie, de même que les brillants Christopher Sieber (Napoleon LeNez, paie ton nom qui vend du rêve XD), Patrick Fabian (Mark Chase, un constructeur de bagnoles complètement siphonné ^^), Eric Stonestreet, vu dans Modern Family, ou encore Fred Willard, que j'ai déjà vu plusieurs fois par ailleurs. Bref, le temps d'une apparition ou sur toute la série, on sent que niveau interprètes ils ont pas lésiné sur le talent :D

Après, ce serait dommage d'avoir des acteurs de merde pour jouer sur un fond pareil parce que, eh ! t'as lu le titre de l'article ? :D J'ai parlé de Big Fish, tantôt, et on est carrément dans ce délire-là x) Pushing Daisies, c'est quand même une série qui est basée essentiellement sur la mort, et pourtant, elle est toujours burlesque et décomplexée façon L'étrange Noël ou Les noces funèbres. Les victimes de meurtre se sont fait rouler dessus, piquer à mort par des abeilles, enfouir sous une couche de neige, fondre sur la vitre du projecteur d'un phare, la plupart sont défigurées et certaines sont plus en état de parler, et là tu as un type qui leur dit "désolé, vous êtes mort-e, mais vous disposez d'encore une minute, vous pouvez nous dire qui vous a tué ?" et presque systématiquement la victime se lance dans un monologue XD

Y'a pas beaucoup de séries que je supporterais pas de voir en VF, la plupart sont très récentes, mais concernant Pushing Daisies en particulier, si vous comptez la regarder, ce que je vous conseille, JE VOUS ORDONNE de la regarder en VOST. Ne serait-ce que pour entendre dès l'épisode 1 le narrateur parler de Ned et Chuck enfants et endeuillés : "Poussés par le chagrin, la curiosité et les hormones, Young Ned et Charlotte Charles échangèrent leur premier et seul baiser." XD
Les dialogues sont géniaux, truffés de jeux de mots et de références culturelles, de digressions hallucinantes, l'hésitation ou le trouble des personnages se traduit souvent par une diction accélérée et des phrases alambiquées pour dire pas grand-chose (en particulier chez Ned et Chuck), ce qui serait forcément mal géré par une traduction alors NON, on ne regarde pas Pushing Daisies en français !

Toujours concernant l'esthétique, en dépit du fait que la série est une comédie dramatique (et en accord avec la mort tournée en dérision déjà évoquée), la mise en scène et les péripéties, l'intrigue complètement barge des épisodes, sont souvent constituées de parallélismes qui ne sont même rien face aux aspects visuels. C'est simple : on se croirait dans Big Fish ou dans Charlie et la chocolaterie. Les décors sont très vifs, très colorés, extrêmement typés. Coeurs d'Coeurs est marqué, identifié même, par son immense champ de tournesols, le Pie Hole a une enseigne en forme de tarte, la plupart des établissements ont des noms colorés et des enseignes ou vitrines qui le sont autant, bref, tout est couleurs vives, tout est pastel, tout est débauche visuelle, c'est un vrai plaisir à regarder.
Les musiques, cela dit, sont assez discrètes en dehors du thème principal. Elles servent surtout à souligner l'intrigue, au moment des révélations, des cliffhangers pleins de suspense, ou à mettre en valeur le cadre - je pense par exemple aux nombreux travellings - mais demeure évidemment mélodieuse et bien composée. Quelques chansons, également, interprétées par Olive Snook et Vivian, la première étant d'ailleurs particulièrement encline à chanter pour extérioriser ses tourments personnels, créant parfois de l'absurde (épisode 2.8, le concours de cuisine, où son interprétation d'Eternal Flame est émaillée d'interventions cocasses de Ned ^^).
En bref : cette série est drôle et dramatique tout à la fois. Sa narration est bien pensée, son intrigue complètement absurde, mais également intéressante et super prenante, et puis surtout les interprètes sont tous talentueux et brillants dans leur rôle. L'esthétique visuelle, colorée et vive, contribue autant à l'humour de la série qu'à son côté déjanté et accrocheur, dans un ensemble que n'aurait sûrement pas renié ce bon vieux Tim Burton. Pushing Daisies est juste l'une des meilleures séries que j'aie jamais vues, et je vous la conseille à tous ! A tous !

"Et nos guests, y sont pas beaux nos guests ?!?"
(Jayma Mays, Dash Mihok, Missi Pyle. Je les aime tous les trois ♥)

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