Endless Space.
Développé par : Amplitude Studios.
Genre : stratégie.
Date de sortie : 2012.
Support : PC.
Dans une galaxie lointaine, les Endless, une civilisation interplanétaire extraordinairement avancée, ont disparu il y a de cela des générations, laissant derrière eux des vestiges tous plus précieux les uns que les autres. Mais également la Brume, une substance étrange qui confère à ceux qui l'absorbent des pouvoirs héroïques, leur permettant de diriger les peuples et les flottes spatiales.
L'importance de la Brume est telle qu'elle sert même de monnaie dans les échanges. Mais douze races et factions aux convictions bien distinctes, parfois radicalement opposées, se disputent cependant l'héritage des Endless.
Endless Space est un jeu très étrange que j'ai découvert un peu par hasard via Humble Bundle, le nouvel ami de ma collection de jeux PC, et par conséquent le nouvel ennemi juré de mon compte en banque.
De prime abord, on dirait un jeu à la narration extrêmement poussée, graphiquement insolent de beauté et de profondeur, avec notamment des fonds tellement beaux qu'on a les yeux qui piquent juste en les regardant. Tenez, voilà quelques exemples.
Bref, vous avez une idée du truc, c'est très beau et très recherché graphiquement.
...sauf qu'en vrai Endless Space est un bête jeu de stratégie avec une carte de l'espace figurant des étoiles reliées par des "routes spatiales" ou par des trous de ver, accompagnées de nombreux icônes représentant le nombre de planètes autour de chaque étoile, les ressources, l'état de colonisation et tout.
En réalité, Endless Space, malgré sa forme assez humble, est doté d'une ambition immense concernant son fond, sa narration, son univers, au point que le studio Amplitude ait poursuivi le développement de cette histoire dans d'autres jeux, Endless Legend et Dungeon of the Endless, en 2014 et pour le second, dans un genres très différent puisque c'est un rogue-like, un jeu de donjons.
Pour en revenir à Endless Space, il me semble tout à fait symptomatique de ce que j'ai annoncé dans mon titre, à savoir qu'à mon sens, Sid Meier fait des émules dans le jeu vidéo.
Pour ceux qui s'en tapent et ceux qui ont oublié, je rappelle que Sid Meier est le créateur de la série Civilization, le maître-étalon de la stratégie vidéoludique. Alors certes maintenant c'est le boulot de la société Firaxis (à ne pas confondre avec Maxis, responsable des Sims et de Spore), mais il reste aux commandes et derrière les idées.
Or, je pense qu'on est, dans le jeu vidéo, dans la même période que celle du cinéma - depuis une bonne dizaine d'années même, vu que la moyenne d'âge du game-design et du game-art est sacrément plus basse que celle de la réalisation de films. A savoir qu'on est désormais confrontés à des créateurs qui sont eux-mêmes consommateurs ou anciens consommateurs, nourris par le modèle des maîtres et par toute une culture geek - ce sont les J.J. Abrams, Peter Jackson, Guillermo del Toro, Matthew Vaughn, le studio Gearbox, le studio Bethesda, Jade Raymond et toute une partie de l'armée Ubisoft...
Du coup, il me paraît pas surprenant dans ce contexte qu'on voie des concepts déjà vus par ailleurs, et notamment chez Sid Meier, être repris et améliorés dans Endless Space, parce que comme disait, encore une fois, ce connard de Durendal, dans le jeu vidéo comme le ciné, on observe ce qu'on aime chez les autres pour trouver l'inspiration.
J'avais dit à propos de Sid Meier's Alpha Centauri, la première suite d'un Civilization - le 2 - qu'à mon sens il préfigurait Civ4 et ses dirigeants enfin individualisés, avec des convictions, une ligne politique définie - ce qu'on trouve effectivement dans Civilization IV.
Et bien c'est également le cas ici puisque chacune des factions d'Endless Space a son profil particulier. Les Automatons sont des mécanismes d'horlogerie isolationnistes, abandonnés par leurs créateurs mais voués à entretenir les planètes comme des jardins - des robots steampunk écolos quoi - les Exilés sont comme les Travelers de Stargate Atlantis, ils vivent dans des vaisseaux et cherchent une planète d'accueil et les Cravers sont l'archétype de la race opportuniste qui occupe une planète, épuise ses ressources et passe à la suivante.
Y'a au moins deux voire 3 nations militaristes, une société d'organismes proches des amibes, des êtres cristallins allergiques à la Brume et quelques factions vouées à la vénération des Endless - par l'héritage scientifique, la croyance religieuse en leur retour...
Bref : il est très facile pour le joueur de s'identifier à une race - moi c'est les Automatons - afin de la jouer en fonction de ses principes moraux et sociétaux, voire même, et ça c'est trop cool, de créer une faction personnalisée en fonction des paramètres bénéfiques et handicapants qui définissent les autres - par exemple ça dérange pas les Automatons de vivre sur des planètes surpeuplées (donc ils ont un plafond de population par système assez élevé), mais ils sont vraiment pas des militaristes, ils ont un plafond de commandement (nombre de vaisseaux par flotte) plus bas que la moyenne.
Et en plus de ces factions qui ont des traits singuliers comme les dirigeants d'Alpha Centauri et, plus tard, de Civ4, on trouve aussi dans Endless Space un élément marquant que j'avais adoré et encensé dans le premier : la personnalisation des appareils.
Globalement, les technologies développées s'accompagnent parfois d'éléments de vaisseaux - meilleure propulsion, armes plus avancées, modules de soutien destinés à l'occupation planétaire ou au bombardement... - lesquels éléments peuvent être utilisés pour concevoir des vaisseaux totalement personnalisés, depuis le type (donc la puissance globale et l'apparence) jusqu'à l'armement et à la vitesse.
Après, évidemment, Endless Space ne se compose pas uniquement de reprises des jeux du même genre, il développe ses propres trucs avec beaucoup de justesse.
Je l'ai dit, en matière de stratégie spatiale, le jeu ne repose pas sur des planètes, mais sur des galaxies contenant plus ou moins de constellations d'étoiles abritant chacune un nombre variable de planètes de tailles variées.
Ça rappelle certes furieusement le magnifique mod de Civ4 appelé New Frontier, que j'aime nommer "Civ4 dans l'espace", orchestré par une bande-son sublime comportant notamment une fort belle pièce de John Adams, mais ici chaque"planète", à défaut d'un autre mot - puisqu'on trouve aussi des champs d'astéroïdes - comporte son propre type (presque une dizaine différents parmi lesquels jungle, océanique, aride, arctique, lave ou trois gazeuses, hélium, méthane et hydrogène...), ce qui permet accessoirement d'adapter les constructions à celles-ci.
Une planète aride, taillée pour la production industrielle et de Brume, ou une planète gazeuse riche en éléments destinés à la science, fourniront peu de vivres à leur système. Au joueur de décider s'il veut établir un équilibre productif ou renforcer la spécialisation de chaque astre. Et même, au besoin et avec les bonnes technologies, terraformer les mondes pour changer leur type.
De fait, la taille et le type des planètes (qui conditionnent leur population maximale) ainsi que leur nombre dans un système peut définir l'intérêt de tout le système : vaut-il mieux le coloniser au plus tôt pour empêcher l'adversaire de s'y installer, ou le délaisser en attendant d'avoir les technologies nécessaires à son exploitation, au profit d'un système immédiatement rentable ?
Et évidemment, ce serait pas drôle si y'avait pas en plus des modificateurs positifs et négatifs. Le cœur du jeu c'est bien sûr la narration, l'héritage de la civilisation Endless, qui s'exprime par des merveilles naturelles ou artificielles forgées par ces derniers : chantiers spatiaux, labos d'études, projets démesurés... laissés à l'abandon pour qui veut les récupérer, en plus de la légendaire planète Auridia, centre du domaine Endless. Ajoutez à cela des bonus - population autochtone, sol riche en minéraux, planète creuse (façon Naboo ^^) - ou des malus - relief accidenté, vapeurs hallucinogènes, activité volcanique... - aléatoire sur chaque planète, et la gestion des colonies devient vite un casse-tête.
Bref, Endless Space est une expérience extrêmement passionnante et prenante qui peut vite devenir chronophage si on se prend au jeu de la gestion, de l'exploration et de l'expansion (même avec un peuple de robots écolos isolationnistes ^^).
Mais il est heureusement accompagné d'une bande-son vraiment agréable, aux sonorités variées mais le plus souvent assez paisibles, histoire de nous rappeler ce que le cinéma est incapable d'accepter, à savoir que l'espace est l'autre monde du silence (le premier étant évidemment le milieu sous-marin, je rappelle). Et puis assez régulièrement, la musique prend des accents dramatiques, c'est le cas dès le premier morceau (et mon préféré), The Endless (on est un peu dans le même mécanisme que Stargate Atlantis, avec une civilisation avancée et disparue dont on n'a que des vestiges).
N'oublions pas enfin que, malgré son apparente austérité, ce jeu est SUPER BEAU O_O La variété des vaisseaux en fonction du style de leur faction, le design visuel inspiré de l'écriture des différentes races, et même les planètes dont la surface figure effectivement les Merveilles qu'elles abritent, tout est très juste et très joli dans les apparences.
Les icônes, notamment de ressources, sont nombreuses, mais le simple fait de les survoler fait apparaître un cadre explicatif très clair - comme pour à peu près tout en fait - et j'avoue, même si c'est un détail négligeable, les descriptions des modificateurs de planètes sont dotés d'un humour très fin et hilarant.
Je vous ai mis quelques uns de mes préférés, parce que j'adore tout particulièrement comment est évoquée la présence d'atmosphère psychoactive ^^
En bref : Endless Space est un jeu de stratégie-gestion absolument magnifique, tant dans son fond que sa forme. Il représente parfaitement le perfectionnisme et la profondeur narrative des jeux vidéo actuels du genre, avec de la personnalisation et de la recherche technique toujours plus poussée. Malgré les apparences, c'est très facile à prendre en main, vachement prenant et aussi intéressant que parfois hilarant :)
Dans une galaxie lointaine, les Endless, une civilisation interplanétaire extraordinairement avancée, ont disparu il y a de cela des générations, laissant derrière eux des vestiges tous plus précieux les uns que les autres. Mais également la Brume, une substance étrange qui confère à ceux qui l'absorbent des pouvoirs héroïques, leur permettant de diriger les peuples et les flottes spatiales.
L'importance de la Brume est telle qu'elle sert même de monnaie dans les échanges. Mais douze races et factions aux convictions bien distinctes, parfois radicalement opposées, se disputent cependant l'héritage des Endless.
Endless Space est un jeu très étrange que j'ai découvert un peu par hasard via Humble Bundle, le nouvel ami de ma collection de jeux PC, et par conséquent le nouvel ennemi juré de mon compte en banque.
De prime abord, on dirait un jeu à la narration extrêmement poussée, graphiquement insolent de beauté et de profondeur, avec notamment des fonds tellement beaux qu'on a les yeux qui piquent juste en les regardant. Tenez, voilà quelques exemples.
Écran de transition au début d'une partie avec les Automatons.
Écran de chargement avant une bataille spatiale des Automatons.
Écran de transition au début d'une partie avec les Exilés.
Bref, vous avez une idée du truc, c'est très beau et très recherché graphiquement.
...sauf qu'en vrai Endless Space est un bête jeu de stratégie avec une carte de l'espace figurant des étoiles reliées par des "routes spatiales" ou par des trous de ver, accompagnées de nombreux icônes représentant le nombre de planètes autour de chaque étoile, les ressources, l'état de colonisation et tout.
En réalité, Endless Space, malgré sa forme assez humble, est doté d'une ambition immense concernant son fond, sa narration, son univers, au point que le studio Amplitude ait poursuivi le développement de cette histoire dans d'autres jeux, Endless Legend et Dungeon of the Endless, en 2014 et pour le second, dans un genres très différent puisque c'est un rogue-like, un jeu de donjons.
Pour en revenir à Endless Space, il me semble tout à fait symptomatique de ce que j'ai annoncé dans mon titre, à savoir qu'à mon sens, Sid Meier fait des émules dans le jeu vidéo.
Pour ceux qui s'en tapent et ceux qui ont oublié, je rappelle que Sid Meier est le créateur de la série Civilization, le maître-étalon de la stratégie vidéoludique. Alors certes maintenant c'est le boulot de la société Firaxis (à ne pas confondre avec Maxis, responsable des Sims et de Spore), mais il reste aux commandes et derrière les idées.
Or, je pense qu'on est, dans le jeu vidéo, dans la même période que celle du cinéma - depuis une bonne dizaine d'années même, vu que la moyenne d'âge du game-design et du game-art est sacrément plus basse que celle de la réalisation de films. A savoir qu'on est désormais confrontés à des créateurs qui sont eux-mêmes consommateurs ou anciens consommateurs, nourris par le modèle des maîtres et par toute une culture geek - ce sont les J.J. Abrams, Peter Jackson, Guillermo del Toro, Matthew Vaughn, le studio Gearbox, le studio Bethesda, Jade Raymond et toute une partie de l'armée Ubisoft...
Du coup, il me paraît pas surprenant dans ce contexte qu'on voie des concepts déjà vus par ailleurs, et notamment chez Sid Meier, être repris et améliorés dans Endless Space, parce que comme disait, encore une fois, ce connard de Durendal, dans le jeu vidéo comme le ciné, on observe ce qu'on aime chez les autres pour trouver l'inspiration.
J'avais dit à propos de Sid Meier's Alpha Centauri, la première suite d'un Civilization - le 2 - qu'à mon sens il préfigurait Civ4 et ses dirigeants enfin individualisés, avec des convictions, une ligne politique définie - ce qu'on trouve effectivement dans Civilization IV.
"Les Automatons furent créés par une civilisation disparue il y a bien longtemps connue sous le nom de Reyans et qui périt plusieurs millénaires auparavant, suite à une industrialisation non contrôlée qui causa des dommages irréversibles sur l'écosystème et l'atmosphère de leur planète. Les Reyans décidèrent de laisser un héritage sous la forme d'une de leurs plus grandes réussites technologiques : des créatures composées de mécanismes d'horlogerie hautement sophistiqués. Un an après la création des "créatures horloges", les Reyans se suicidèrent collectivement de manière à ne pas souffrir des effets d'une planète mourantes. Ils laissèrent derrière eux les Automatons, leur plus grande création, seuls et perdus sur cette planète.
Les créations aux rouages et engrenages des Reyans développèrent une société simple qui leur était propre, jusqu'au jour où un énorme vaisseau Endless s'écrasa sur la planète, répandant de la Brume à sa surface. La Brume modifia les machines, améliorant leurs capacités et, au fil du temps, leur donnant même la notion de conscience de soi. En seulement quelques semaines, les machines d'horlogerie avaient évolués, obtenant un nouveau sens à leur existence. Ils vinrent à s'appeler les Automatons, et avec la nouvelle liberté apportée par la Brume commencèrent à apprendre... et à avancer.
La civilisation Automaton resta sur sa planète, apprenant à vivre en symbiose avec la nature, à mesure que la planète guérissait. Ils utilisèrent le savoir de leurs créateurs et leurs nouveaux moteurs à Brume pour créer des plateformes flottantes gigantesques sur lesquelles ils vivaient, protégeant ainsi l'écosystème en plein rétablissement de leur planète. La planète continua sa guérison tout au long des siècles qui suivirent, tandis que les Automatons apprirent à vivre avec et à aimer la nature, tout en développant une capacité et une production industrielles avancées à bord de leurs vaisseaux flottants - qui avaient eux aussi bien évolués depuis. Calculant que leur stock de Brume disparaîtrait et que leur civilisation mourrait, les Automatons fouillèrent les ruines du vaisseau Endless et commencèrent à développer leurs propres engins pour le voyage spatial..."
C'est beau ♥
Donc en gros ils sont isolationnistes et entretiennent les planètes qu'ils occupent comme des jardins. Des robots paysagistes écolos isolationnistes ♥
Les créations aux rouages et engrenages des Reyans développèrent une société simple qui leur était propre, jusqu'au jour où un énorme vaisseau Endless s'écrasa sur la planète, répandant de la Brume à sa surface. La Brume modifia les machines, améliorant leurs capacités et, au fil du temps, leur donnant même la notion de conscience de soi. En seulement quelques semaines, les machines d'horlogerie avaient évolués, obtenant un nouveau sens à leur existence. Ils vinrent à s'appeler les Automatons, et avec la nouvelle liberté apportée par la Brume commencèrent à apprendre... et à avancer.
La civilisation Automaton resta sur sa planète, apprenant à vivre en symbiose avec la nature, à mesure que la planète guérissait. Ils utilisèrent le savoir de leurs créateurs et leurs nouveaux moteurs à Brume pour créer des plateformes flottantes gigantesques sur lesquelles ils vivaient, protégeant ainsi l'écosystème en plein rétablissement de leur planète. La planète continua sa guérison tout au long des siècles qui suivirent, tandis que les Automatons apprirent à vivre avec et à aimer la nature, tout en développant une capacité et une production industrielles avancées à bord de leurs vaisseaux flottants - qui avaient eux aussi bien évolués depuis. Calculant que leur stock de Brume disparaîtrait et que leur civilisation mourrait, les Automatons fouillèrent les ruines du vaisseau Endless et commencèrent à développer leurs propres engins pour le voyage spatial..."
C'est beau ♥
Donc en gros ils sont isolationnistes et entretiennent les planètes qu'ils occupent comme des jardins. Des robots paysagistes écolos isolationnistes ♥
Et bien c'est également le cas ici puisque chacune des factions d'Endless Space a son profil particulier. Les Automatons sont des mécanismes d'horlogerie isolationnistes, abandonnés par leurs créateurs mais voués à entretenir les planètes comme des jardins - des robots steampunk écolos quoi - les Exilés sont comme les Travelers de Stargate Atlantis, ils vivent dans des vaisseaux et cherchent une planète d'accueil et les Cravers sont l'archétype de la race opportuniste qui occupe une planète, épuise ses ressources et passe à la suivante.
Y'a au moins deux voire 3 nations militaristes, une société d'organismes proches des amibes, des êtres cristallins allergiques à la Brume et quelques factions vouées à la vénération des Endless - par l'héritage scientifique, la croyance religieuse en leur retour...
Bref : il est très facile pour le joueur de s'identifier à une race - moi c'est les Automatons - afin de la jouer en fonction de ses principes moraux et sociétaux, voire même, et ça c'est trop cool, de créer une faction personnalisée en fonction des paramètres bénéfiques et handicapants qui définissent les autres - par exemple ça dérange pas les Automatons de vivre sur des planètes surpeuplées (donc ils ont un plafond de population par système assez élevé), mais ils sont vraiment pas des militaristes, ils ont un plafond de commandement (nombre de vaisseaux par flotte) plus bas que la moyenne.
Et en plus de ces factions qui ont des traits singuliers comme les dirigeants d'Alpha Centauri et, plus tard, de Civ4, on trouve aussi dans Endless Space un élément marquant que j'avais adoré et encensé dans le premier : la personnalisation des appareils.
Globalement, les technologies développées s'accompagnent parfois d'éléments de vaisseaux - meilleure propulsion, armes plus avancées, modules de soutien destinés à l'occupation planétaire ou au bombardement... - lesquels éléments peuvent être utilisés pour concevoir des vaisseaux totalement personnalisés, depuis le type (donc la puissance globale et l'apparence) jusqu'à l'armement et à la vitesse.
Une partie de la galaxie de la partie que je joue avec les Automatons. Une partie, parce qu'elle est trop grande pour être vue d'un coup ^^
Après, évidemment, Endless Space ne se compose pas uniquement de reprises des jeux du même genre, il développe ses propres trucs avec beaucoup de justesse.
Je l'ai dit, en matière de stratégie spatiale, le jeu ne repose pas sur des planètes, mais sur des galaxies contenant plus ou moins de constellations d'étoiles abritant chacune un nombre variable de planètes de tailles variées.
Ça rappelle certes furieusement le magnifique mod de Civ4 appelé New Frontier, que j'aime nommer "Civ4 dans l'espace", orchestré par une bande-son sublime comportant notamment une fort belle pièce de John Adams, mais ici chaque"planète", à défaut d'un autre mot - puisqu'on trouve aussi des champs d'astéroïdes - comporte son propre type (presque une dizaine différents parmi lesquels jungle, océanique, aride, arctique, lave ou trois gazeuses, hélium, méthane et hydrogène...), ce qui permet accessoirement d'adapter les constructions à celles-ci.
Le système de technologies repose sur 4 arbres indépendants mais complémentaires : celui de gauche est dédiée à la la diplomatie/commerce et au développement des systèmes celui du bas (mon préféré) à l'exploration et la colonisation des planètes, celui de droite à l'industrie et la science, celui du haut à l'armement et l'équipement des vaisseaux.
A l'extrémité de chaque arbre se trouve une technologie qui débloque la victoire concernée (scientifique, diplomatique, culturelle ou militaire) ainsi que de gros avantages pour l'ensemble de l'empire.
Une planète aride, taillée pour la production industrielle et de Brume, ou une planète gazeuse riche en éléments destinés à la science, fourniront peu de vivres à leur système. Au joueur de décider s'il veut établir un équilibre productif ou renforcer la spécialisation de chaque astre. Et même, au besoin et avec les bonnes technologies, terraformer les mondes pour changer leur type.
De fait, la taille et le type des planètes (qui conditionnent leur population maximale) ainsi que leur nombre dans un système peut définir l'intérêt de tout le système : vaut-il mieux le coloniser au plus tôt pour empêcher l'adversaire de s'y installer, ou le délaisser en attendant d'avoir les technologies nécessaires à son exploitation, au profit d'un système immédiatement rentable ?
Zoom sur quelques-uns de mes systèmes dans une partie où j'ai créé la faction des Alterans sur le modèle de la série Stargate SG1. On y voit le nombre de planètes (points) libres (blancs) et occupées (bleues) par système, sa population, son activité, ses ressources de luxe (blanches) et stratégiques (violettes), ainsi qu'une flotte en approche en bas.
Et évidemment, ce serait pas drôle si y'avait pas en plus des modificateurs positifs et négatifs. Le cœur du jeu c'est bien sûr la narration, l'héritage de la civilisation Endless, qui s'exprime par des merveilles naturelles ou artificielles forgées par ces derniers : chantiers spatiaux, labos d'études, projets démesurés... laissés à l'abandon pour qui veut les récupérer, en plus de la légendaire planète Auridia, centre du domaine Endless. Ajoutez à cela des bonus - population autochtone, sol riche en minéraux, planète creuse (façon Naboo ^^) - ou des malus - relief accidenté, vapeurs hallucinogènes, activité volcanique... - aléatoire sur chaque planète, et la gestion des colonies devient vite un casse-tête.
Bref, Endless Space est une expérience extrêmement passionnante et prenante qui peut vite devenir chronophage si on se prend au jeu de la gestion, de l'exploration et de l'expansion (même avec un peuple de robots écolos isolationnistes ^^).
Mais il est heureusement accompagné d'une bande-son vraiment agréable, aux sonorités variées mais le plus souvent assez paisibles, histoire de nous rappeler ce que le cinéma est incapable d'accepter, à savoir que l'espace est l'autre monde du silence (le premier étant évidemment le milieu sous-marin, je rappelle). Et puis assez régulièrement, la musique prend des accents dramatiques, c'est le cas dès le premier morceau (et mon préféré), The Endless (on est un peu dans le même mécanisme que Stargate Atlantis, avec une civilisation avancée et disparue dont on n'a que des vestiges).
Galaxie en spirale à huit branches vue avec le dézoom maximal en tout début de partie avec les Automatons. La plupart des étoiles qui se trouvent dans son noyau et ses branches sont des systèmes stellaires comportant chacun des planètes.
N'oublions pas enfin que, malgré son apparente austérité, ce jeu est SUPER BEAU O_O La variété des vaisseaux en fonction du style de leur faction, le design visuel inspiré de l'écriture des différentes races, et même les planètes dont la surface figure effectivement les Merveilles qu'elles abritent, tout est très juste et très joli dans les apparences.
Les icônes, notamment de ressources, sont nombreuses, mais le simple fait de les survoler fait apparaître un cadre explicatif très clair - comme pour à peu près tout en fait - et j'avoue, même si c'est un détail négligeable, les descriptions des modificateurs de planètes sont dotés d'un humour très fin et hilarant.
Je vous ai mis quelques uns de mes préférés, parce que j'adore tout particulièrement comment est évoquée la présence d'atmosphère psychoactive ^^
Air Psychoactif : L'atmosphère saturée en composés organiques complexes de cette planète y rend la vie intéressante si l'on respire sans filtre. Les rêves éveillés compliquent les recherches scientifiques, mais tous les habitants baignent dans la félicité.
Activité sismique : foyer idéal pour les amateurs de rock-and-roll à l'échelle planétaire. Paradis des géophysiciens, cette planète est un enfer pour les habitants anxieux et les promoteurs immobiliers.
Gravité réduite : un noyau planétaire de densité réduite a de nombreux effets, mais le plus notable est la faible gravité. Cela présente des avantages pour l'industrie et fait la joie des enfants.
En bref : Endless Space est un jeu de stratégie-gestion absolument magnifique, tant dans son fond que sa forme. Il représente parfaitement le perfectionnisme et la profondeur narrative des jeux vidéo actuels du genre, avec de la personnalisation et de la recherche technique toujours plus poussée. Malgré les apparences, c'est très facile à prendre en main, vachement prenant et aussi intéressant que parfois hilarant :)
Ah, et puis sinon, on a retrouvé l'atelier du Père Noël, mais en vrai il s'appelle Atelier Polaris ^^
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