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20.4.20

Les thèmes abordés dans mes romans

Sur l'inspiration de ma camarade autrice Encre de Calame (qui écrit ici et non je dirai pas "collègue" déjà parce qu'auteur c'est pas un boulot pour moi (ou alors je le fais très mal) et parce que camarade ça fait gauchiste vénère è_é), qui a écrit un article très intéressant à ce sujet à cette adresse, j'ai décidé de me pencher à nouveau - ça faisait longtemps - sur mes projets de romans (t'as vu j'ai même salement copié le titre de son article, aucune honte !).
Le thème du jour, justement : les thèmes d'écriture.


À titre de rappel, j'ai établi la liste de mes projets de romans ici même, sur ce blog, et ils interviendront dans la SFFF (science-fiction, fantasy, fantastique), avec une dominance de la fantasy.
Quoi qu'il en soit, vous le savez si vous me connaissez un peu, je suis politisé. J'aime toujours beaucoup trouver des propos politiques et sociétaux dans les œuvres que je découvre (bien que ce soit moins souvent le cas en littérature que, mettons, dans les séries ou le ciné), et j'envisage évidemment mes futurs romans comme autant d'occasions d'exprimer mes convictions et mes aspirations (et vive le gauchisme ^^).

Alors, maintenant que ça c'est dit, de quoi je parle et comment je le dis ? Entrons dans le vif du sujet è_é

L'individualisme.

Je me suis rendu compte assez vite dans mon parcours d'écriture - il y a quelques années - que c'était la ligne directrice qui sous-tendait mes projets : tous mes personnages principaux sont férocement individualistes.
Et par ceci, je n'entends pas que mes personnages sont égoïstes, alors je prends le temps de préciser le concept : l'individualisme tel que je le pense dans mon processus narratif, c'est l'attachement à sa propre individualité, la volonté de pouvoir exprimer librement sa personnalité, ses convictions, ses croyances. Mes personnages principaux ne veulent surtout pas se fondre dans la masse, disparaître dans un corps social ou être écrasé·e·s par les conventions ou même par les groupes dans lesquels iels sont intégré·e·s. Quitte à commettre de graves erreurs ou à s'opposer entre eux, mes personnages sont prêt·e·s à tout pour avoir en permanence la possibilité d'exprimer leur volonté individuelle plutôt que de suivre les ordres et les autorités.

L'esprit de corps.

Le credo de mes personnages, c'est un peu "être uniques, mais toustes ensemble."

C'est un peu la corollaire du précédent : mes personnages tiennent à pouvoir s'affirmer librement en permanence, mais je n'ai pas imaginé, je crois, un seul personnage qui soit profondément solitaire. Dans mes futurs romans, mes personnages ne veulent pas voir leur personnalité effacée par l'appartenance à un groupe MAIS pour parvenir à leurs fins (prendre le pouvoir, construire leur nation, trouver la paix ou même... tuer des gens è__é), ces personnages comptent sur l'efficacité d'un groupe. Chaque membre de chaque faction est un individu unique, mais qui met ses talents, ses compétences et ses connaissances au service du collectif.
J'vous avais prévenu·e·s, dans le genre gauchiste on fait difficilement plus affirmé que l'individualité au sein d'équipes solides et soudées. C'est d'ailleurs souvent grâce à l'existence de ces équipes soudées que mes personnages rattrapent ou réparent les erreurs... causées par leur individualisme ^^

L'autodétermination.

Là on commence à entrer vraiment dans le champ politique : mes personnages, souvent, représentent un collectif plus grand qu'eux (dans Les Mille-Griffes ce sont des peuples mais, dans L'elfe d'acier ou La guerre anthropocène, par exemple, ce sont des cultures, des modes de vie), collectif qui refuse absolument l'obéissance à une autorité extérieure.
L'autodétermination, pensée politiquement au XIXème siècle, c'est le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes affirmé par la Révolution Française et surtout le Printemps des peuples : chaque peuple, chaque groupe, chaque nation (au sens de groupe d'individus liés par un sentiment d'appartenance) doit être en capacité de prendre en charge son destin, sa gestion.

Bref : quitte à se mettre en danger ou à affronter des menaces évidentes, mes personnages ne cesseront jamais de défendre leur droit à prendre des décisions libres et indépendantes, ou à affirmer la liberté de leur collectif.

La famille.

Encore une fois, je vais préciser le concept : je ne parle pas ici *forcément* de la famille biologique. La famille, pour mes personnages, c'est l'ensemble des gens qui leurs sont proches, en qui ils peuvent avoir confiance, et avec lesquels ils ont surmonté des épreuves ou ont réussi des accomplissements. Les six jeunes personnages des Mille-Griffes qui sont introduits dans le chapitre 2 et commencent leur vie littéraire à l'Académie, par exemple, se considèrent comme une famille bien que n'ayant pas de lien de parenté (Aela et Flora sont sœurs mais elles sont l'exception, tandis qu'Aela et Damias d'une part, Nellina et Ricken d'autre part forment des couples).
Le cas le plus emblématique est celui de l'héroïne principale du futur roman L'elfe d'acier, Kate Schneider : elle commence l'histoire à Londres, voyage un peu sur la Terre, puis se retrouve dans les lointaines colonies planétaires de la Sainte-République d'Albion où elle se lie intellectuellement, socialement et émotionnellement à la rébellion (oups, spoiler ^^) dans laquelle elle trouve la famille que, jusque là, elle avait perdu par décès successifs. Il y a bien sûr des contre-exemples (par exemple les sœurs Heyerdahl, toujours dans Les Mille-Griffes, qui sont haïes et méprisées par leurs frères aînés et leur père, si bien qu'elles finiront par se détacher de ce cadre familial), mais ils sont assez rares (parce que mes personnages principaux n'ont généralement pas ou plus de famille, oui c'est une facilité d'écriture mais j'assume).

Bref, mes personnages sont animés par l'esprit de corps qui, souvent, se manifeste par l'amour familial (d'ailleurs, chez les Elfes des Bois dans Les Mille-Griffes, on parle clairement d'une famille, une vraie, une large généalogie).

La liberté de choisir ses proches et les gens qu'on aime : c'est ce que j'ai, c'est ce que je veux donner à mes personnages.

L'amour.

Ben tiens justement, on en parlait : l'amour est un des enjeux de mes récits. Et je pense bien à l'amour au sens large : celui qu'on ressent pour sa famille, pour une personne unique ou, dans le cas de Flora, de Kate Schneider ou du Clan du Troll, le groupe de personnages principaux dans le roman du même nom, pour tout son peuple.
De toute façon je n'écris pas de romance, je suis incapable de le faire, je ne connais pas grand-chose à l'amour romantique et je ne connais absolument rien au sexe (être asexuel et n'avoir jamais eu de relation amoureuse, ça aide pas XD) donc inutile d'espérer des scènes de galipettes intimes dans mes romans, je ne sais pas en écrire.

En revanche, ce que je sais écrire, c'est la passion, la bienveillance, la dévotion, la solidarité, l'engagement personnel et collectif et la volonté de servir au mieux celleux qui en font l'objet.

Le pouvoir.

On y arrive. La quintessence de l'écriture politisée : le pouvoir et ce qu'on en fait (oui, je parle de pouvoir politique hein, pas de pouvoirs magiques... encore que...).
C'est un thème qui se recoupe avec l'esprit de corps, l'individualisme et surtout avec l'autodétermination, mais mes personnages principaux, dans chacun de mes romans, considèrent avec beaucoup de sérieux et d'application la responsabilité qu'ils ont à bien gérer l'autorité et le pouvoir que le récit leur prête. Le pouvoir, surtout à grande échelle et sur un grand nombre de gens, ça ne se manie pas à la légère. Assez souvent dans mes futurs romans, l'opposition entre les protagonistes (les personnages principaux) et les antagonistes (leurs adversaires) repose justement sur une divergence quant à l'usage et à la légitimité du pouvoir (l'archétype étant en fait Les Mille-Griffes dans lesquelles tous les thèmes abordés jusque là seront présents).


Voilà pour les thèmes principaux qui seront abordés dans mes futurs romans !

Bien sûr, il y en a d'autres (d'ailleurs je voulais arrêter mon article sur sept exemples mais j'en ai pas trouvé d'autre assez large), mais la plupart ne s'appliqueront pas à tous mes projets d'écriture. Il y a par exemple l'écologie - d'ailleurs, étymologiquement, oîkos-logos en grec, ça désigne spécifiquement la réflexion sur le monde et la place qu'on y occupe, pas un ensemble de doctrines sociétales - mais elle s'appliquera beaucoup plus dans La guerre anthropocène ou L'elfe d'acier que dans Les Mille-Griffes ou Le cinquième peuple.
À l'inverse, la différence est un thème qui sera traité dans ces deux derniers romans mais pas vraiment dans les deux premiers et même carrément pas dans Le clan du troll ou Le domaine des dieux (aucun lien avec Astérix hein) - en fait, certains de mes antagonistes se poseront en Méchants par haine/méfiance/mépris envers les peuples ou créatures différentes (voire les minorités), mais certains s'en moquent éperdument (l'antagoniste des Mille-Griffes par exemple, justifie son action par certains critères mais pas la différence).

Un autre thème assez récurrent dans mes futurs romans sera l'opposition entre l'ordre et le chaos - et même souvent entre l'ordre unifié et la désunion, entre des États centralisés et des formes de séparatisme ou de communautarisme - mais encore une fois, pas systématiquement (pas dans Le cinquième peuple ou dans Le continent des gemmes, la préquelle des Mille-Griffes, par exemple).

Bref, j'espère que cet article vous aura intéressé·e et vous donne envie de lire mes futurs récits, parce que moi j'adore parler de mon processus de création et d'écriture et qu'en plus, il me reste que 5 articles à écrire avant de mettre le blog en vacances pour écrire Les Mille-Griffes à fond ^^

Allez, à la prochaine et comme dirait Jamy, on est confiné·e·s, mais on reste en lien !

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