First I want to say that I'm reeeeeally sorry for you people ! If you're a native English-speaker reader and you came on my blog by accident, please accept my apologize : none of this article will be in English, I'll write in French all along, the title just sounds better in English.
Please forgive me and have a good day.
Bon alors.
Ce n'est un secret pour personne, je n'aime pas J.K. Rowling. J'aime un peu Harry Potter, vachement moins qu'à une époque, et les actualités m'ont donné envie d'écrire un article qui me traîne dans la tête depuis très, très, très longtemps.
En tout cas ça vous surprendra pas, je suis du genre rationnel et je vais essayer de structurer mon propos pour vous expliquer pourquoi à mon avis personnel, probablement contestable et tout à fait subjectif, Harry Potter est une série bien chiée.
Ou pour le dire autrement, à mon sens JK Rowling est douée pour raconter des histoires, pas pour construire des univers.
L'univers.
Harry Potter, plus la peine de le présenter mais j'le fais pour des raisons rhétoriques, c'est une histoire qui se déroule dans la Grande-Bretagne contemporaine. Alors évidemment on sait pas comment s'est construite la communauté magique ni comment elle s'est structurée socialement ou politiquement.
Je sais bien qu'on écrit pas un traité d'anthropologie mais quand on s'appelle J.K. Rowling et qu'on a pondu ça, je pense qu'on devrait fermer sa gueule plutôt que de prétendre rivaliser avec le développement fouillé et élaboré de l'histoire et de la géographie chez Philip Pullman. M'enfin moi c'que j'en dis...
Je vais commencer par énoncer une vérité incontestable et historique, démontrée par l'archéologie.
L'être humain originel vient d'Afrique et les premières cités-états que l'on connaisse se trouvaient dans le Croissant Fertile, en Mésopotamie. Concrètement, on ne sait pas bien quand et comment des territoires aussi lointains que l'Asie du sud-est ont été peuplés, si ce n'est que le Japon et l'Amérique ont été peuplés plus tardivement que le reste (le premier via la Chine, la seconde l'Alaska à l'époque où Amérique et Asie étaient reliées là où se trouve le détroit de Béring).
Mais c'est pas grave, Rowling non plus elle le sait pas. A en croire ses livres c'est un peu comme si les sorciers des différentes nations s'étaient toujours trouvés là où ils sont au moment de la narration. Quant à parler de structure politique... attendez on va rigoler un peu.
L'univers de Harry Potter est l'un des plus problématiques et des plus terrifiants que la fiction ait jamais engendré. Je le mets en gras pour que vous reteniez.
Déjà, c'est un monde totalement spéciste : il y les êtres humains, qui sont considérés comme supérieurs, et tous les autres. Des "animaux" comme les Centaures ou les Êtres de l'Eau (ils en ont revendiqué l'appellation par solidarité avec les autres animaux) sont doués d'intelligence, de même que beaucoup de créatures magiques : les géants (un peu bêtes cela dit), les licornes, les dragons, les vélanes ou évidemment les elfes et les gobelins.
Combo spécisme + antisémitisme ordinaire. Bien joué championne.
Dans ce monde spéciste, ça pose aucun problème pour les humains d'exploiter les espèces utiles (pour les potions et baguettes magiques, souvenez-vous des écailles, nerfs, sang, cœur de dragon, crin de licorne, insectes séchés...), de marginaliser celles qui sont potentiellement dangereuses (ou trop intelligentes pour se laisser faire) et de pourchasser celles qui menacent la vie des pauvres petits sorciers privilégiés (comme les Détraqueurs, l'Éruptif, les dragons ou le Moremplis, une créature qui ressemble à un voile sombre et dévore ses victimes en s'étalant sur elles pendant leur sommeil).
Dans ce monde spéciste, pire encore, l'esclavage est chose commune et absolument pas contestée. Les Elfes sont baptisés Elfes de maison en référence au fait qu'ils sont les serviteurs domestiques des sorciers et sont attachés à une famille de sorciers. Le seul personnage qui s'insurge ouvertement contre cet état de fait, Hermione Granger, est traité comme une maniaque agressive et dérangée. Les elfes peuvent subir des violences de la part de leur famille, ça ne dérange personne. Les institutions acceptent ce statut (elles l'ont probablement même normalisé) et l'opinion publique semble considérer les elfes libres comme de dangereux et incontrôlables parias.
Politique et société.
Bon, ça c'était pour les rapports entre humains et non-humains.
Concernant les seuls humains, l'univers de Harry Potter est tout aussi fucké. On ne sait pas grand-chose sur le reste du monde parce que ça sert à rien dans l'intrigue alors pourquoi s'attarder dessus (attendez si : pour enrichir l'univers !), alors on va parler de la Grande-Bretagne.
Les sorciers de Grande-Bretagne sont dirigés par un genre de monarchie dans laquelle le monarque, appelé Ministre de la Magie, collabore avec le premier ministre non-magique notamment pour préserver le secret de la communauté magique.
Le Ministre de la Magie semble détenir un pouvoir incontesté face auquel les directeurs des départements magiques ne sont que de simples exécutants ou des conseillers. Les sorciers ordinaires n'ont d'ailleurs peut-être même pas le droit de vote, puisqu'on ne sait rien sur la procédure de nomination d'un Ministre de la Magie (après tout on s'en fout, c'est juste le chef de tout le monde !). On ne connaît d'ailleurs pas l'étendue des pouvoirs du Ministre de la Magie, qui dispose notamment de celui de convoquer des cours de justice sur sa seule demande, y compris dans le cas de délits mineurs.
Cette monarchie dispose, comme tous les États, d'une bureaucratie, dans laquelle les sorciers ordinaires peuvent travailler. Il semble qu'il s'agisse d'une méritocratie, mais comme dans beaucoup de cas similaires, la corruption et les rapports sociaux semblent tout aussi efficaces que le mérite proprement dit pour provoquer les ascensions et les déclins sociaux. En outre, les variations de politique peuvent faire surgir très soudainement des rapports de force extrêmement problématiques.
En effet, la société magique repose avant tout sur deux critères : la fortune et la naissance.
Les mieux placés dans la communauté sont ainsi ceux qui disposent de richesses, qui appartiennent à d'anciennes familles de sorciers, ou qui répondent à ces deux critères. Les convictions personnelles et sociales sont également un critère d'évaluation sociale.
De fait, une ancienne famille désargentée ou progressiste comme les Weasley peut très bien être déconsidérée par beaucoup, tandis qu'une famille ancienne et fortunée, qui revendique son conservatisme, comme les Malefoy, peut au contraire avoir les faveurs des puissants et du Ministre de la Magie sans même exercer un poste permanent au sein de l'administration.
Parce qu'en effet, la société magique est tellement inégalitaire que cela confine au racisme. Puisque la noblesse, les Sangs-Purs, est une classe sociale qui tend à diminuer en nombre avec le temps, l'émergence de nouvelles populations, les Sangs-Mêlés, voire l'irruption d'anomalies génétiques, les Nés-Moldus, permet la naissance de nouvelles classes sociales qui sont au mieux regardées de haut au pire méprisées par les Sangs-Purs. J'ajoute en outre qu'à aucun moment JK Rowling ne définit comment les premiers sorciers sont apparus à l'origine ni comment ils se reproduisent : s'agit-il d'une espèce humaine différente d'homo sapiens ? D'une mutation inconnue d'homo sapiens ? Aucun indice.
Toujours est-il que si d'aventure le Ministre de la Magie décide d'adopter une politique raciale ségrégationniste, en chassant de la communauté les membres ciblés, comme par exemple les Nés-Moldus, rien ne peut s'y opposer dans la Constitution du monde magique - si tant est qu'il s'y trouverait une Constitution. Le droit semble plutôt héréditaire et relever de la tradition orale.
En outre, il est à noter que, malgré la présence d'une administration apparemment ancienne et nombreuse, il n'existe visiblement pas de service dédié à l'étude de la communauté magique. Les sorciers n'ont pas leurs propres villes, occupent ponctuellement tout ou partie de certains villages isolés, mais ils ne semblent pas avoir déjà été dénombrés ou recensés. Aucune information n'est disponible quant à leur population et à la composition de leur communauté.
Enfin, on ne sait absolument pas s'il existe un autre canal de transmission des informations officielles que le journal La Gazette du Sorcier - ce qui pose problème si des sorciers ne la lisent pas ou n'ont pas les moyens de l'acheter quotidiennement (ou ne disposent pas d'un oiseau pour la leur livrer). On ignore si de nouvelles lois ou des décrets sont votés, par qui et selon quelles modalités, et si c'est le cas, comment les évolutions de la législation sont communiquées à la population.
Cette situation crée ainsi un énorme paradoxe : le gouvernement magique compte sur la discrétion des sorciers pour ne pas utiliser leurs pouvoirs en présence des Moldus. Or, ce même gouvernement peut parfois ignorer l'existence de nouveaux sorciers par naissance ou immigration - qui ne sont pas recensés - et se trouve donc incapable d'évaluer les risques sécuritaires liés à l'exposition publique et aux crimes, tout en n'informant pas correctement la population des nouvelles dispositions légales auxquelles elle doit se soumettre.
Conclusion : le monde magique semble dominé par des structures politiques instables, anxiogènes et extrêmement aléatoires en fonction de la place de ses membres. La distance sociale entre les plus favorisés et les plus démunis semble immense et infranchissable. Le secret et la sécurité de la communauté magique sont virtuellement impossibles à assurer parfaitement du fait de l'absence de moyen de contrôle officiel sur la population.
Économie et géopolitique.
L'intrigue de la saga Harry Potter se déroule essentiellement au Royaume-Uni. Cependant, les rapports avec les autres nations magiques sont évoqués ça et là, sans plus de précision.
Pour les îles anglo-saxonnes seules, on ignore d'une part l'étendue du pouvoir politique (le territoire couvre-t-il la Grande-Bretagne et l'Irlande réunies, ou s'agit-il de deux États distincts comme pour les Moldus ?) et la manière dont il est administré.
L'une des priorités des États depuis les premières sociétés humaines a toujours été de cadastrer le territoire pour mieux le connaître, le répartir en subdivisions et en parcelles exploitables pour l'urbanisation et l'agriculture. Comment la communauté magique de Grande-Bretagne et d'Irlande a-t-elle pu échapper à la surveillance méthodique des nombreux États moldus présents sur son territoire depuis l'Antiquité ? Plus encore, comment a-t-elle pu faire disparaître des registres officiels des territoires entiers ? Les moldus savent compter les distances et n'auraient pas manqué de constater l'existence sur leurs cartes de zones inexplorées qu'ils auraient refusé de négliger.
Toujours concernant la Grande-Bretagne et l'Irlande, comment l'économie s'est mise en place au fil des siècles ? Le pouvoir politique, qu'on imagine à l'origine familial et tribal, a-t-il laissé place à une structure nationale sans heurt ? Qui a mené l'unification du territoire ? Comment s'est déroulée la transition économique depuis les monnaies locales jusqu'à une structure fondée sur le triptyque Galion/Mornille/Noise accepté par tous ?
Comment fonctionne le commerce local ? On sait par exemple qu'il n'est pas possible de créer magiquement de la nourriture : il faut donc que quelqu'un produise et vende les produits agricoles consommés par les familles magiques : où ? La famille Weasley, par exemple, ne semble pas posséder de potager ou de verger, et il est inconcevable que la famille Malefoy se mette à travailler la terre ou même à faire la cuisine. Les elfes de maison, pourtant réservés aux familles riches, sont-ils chargés de faire les courses pour leurs maîtres ? Ils font leurs courses chez les Moldus, dans l'hypermarché le plus proche ?
Ben non enfin, les sorciers ça cultive pas la terre ! Les sorciers ça mange pas !
À plus grande échelle, quand et comment ont été établis les rapports diplomatiques entre les différentes communautés magiques ? Comment s'organise la surveillance des populations mouvantes, existe-t-il une surveillance des frontières, par essence impossible en raison des moyens de déplacements magiques comme les balais et le transplanage ? Existe-t-il des bureaux d'enregistrement obligatoire lors des voyages internationaux ?
Y a-t-il jamais eu des guerres magiques nationales, comme ce fut le cas entre nations moldues pour le contrôle de ressources rares ou de créatures magiques précieuses ? Le redoutable personnage qu'est Tom Jedusor/Voldemort a-t-il jamais sévi en dehors du territoire britannique ? Son règne de terreur a-t-il perturbé les échanges internationaux ? Pourquoi les autres nations magiques ne semblent pas s'en être souciées ? Existe-t-il seulement du terrorisme international dans le monde magique ?
Les romans de J.K. Rowling évoquent ponctuellement l'existence du commerce international : selon quelles règles d'échange ? Existe-t-il une monnaie internationale de référence ? On ignore autant les aspects techniques de ces négoces que leur contenu : on sait que les tapis volants sont interdits en Grande-Bretagne et Irlande, mais y a-t-il d'autres restrictions, embargos ? Comment sont déplacées les marchandises ou même les animaux magiques sans que les Moldus ne s'en aperçoivent ?
Comme souvent dans les œuvres minimalistes dont le contenu se résume à ce qui est immédiatement utile à la narration, la saga Harry Potter fait totalement abstraction de ce qui n'est pas sous le regard direct du public. Cela pose cependant des problèmes béants et graves à propos de la structure du monde. Et cela contredit les ambitions de l'autrice qui prétend écrire une œuvre vaste et universaliste.
Éducation et culture.
C'est l'un des pans les plus importants de cette histoire qui se déroule en majeure partie dans une école. Quelle éducation reçoivent les jeunes sorcières et sorciers ?
Il convient d'abord de préciser que, dans le cas d'adolescents (à partir de 11 ans) Né-Moldus, le dispositif d'intégration à la communauté magique semble dérisoire : une lettre d'invitation à Poudlard avec la mention des fournitures scolaires nécessaires et de la manière dont les parents peuvent se les procurer en intégrant géographiquement l'espace magique.
Aucune visite officielle de la part d'un représentant de la communauté magique ou professorale ne semble venir atténuer le choc psychologique suscité par la révélation qu'on a engendré sans le savoir un enfant magique.
Pour ce qui est de l'enseignement proprement dit, il n'est, c'est logique, pas unifié à l'échelle du monde magique : certaines matières sont enseignées selon le choix du directeur ou de la directrice de l'école (comme la Magie Noire dans l'école Durmstrang).
Au sein de l'école de Grande-Bretagne, baptisée Poudlard, si le cursus de 7 ans semble commencer par un enseignement commun, il peut être personnalisé dès la troisième année par le choix de matières optionnelles, et durant les deux dernières années en fonction des résultats obtenus à la fin de la 5ème année.
En revanche, la politique éducative pose question : le vol à balai est enseigné dès la première année, mais pendant un an seulement. Les matières principales sont les Sortilèges, la Métamorphose, la Botanique, l'Art des Potions, la Défense Contre les Forces du Mal, l'Astronomie et l'Histoire de la Magie.
À cela s'ajoute de nombreuses options : le Soin aux Créatures Magiques, l'Arithmancie (qui semble être proche des mathématiques moldues), l'Étude des Moldus, la Divination et l'Étude des Runes.
D'emblée, l'enseignement semble comporter d'énormes lacunes : il n'y a pas d'enseignement linguistique ni géographique. Qu'il s'agisse de l'anglais, langue maternelle des élèves dont on ne peut pas attendre qu'ils la maîtrisent à 11 ans, ou des langues étrangères. Il ne leur est pas non plus inculqué la moindre connaissance sur le monde ou comment s'y repérer.
Il n'est pas davantage question des sociétés ou des structures politiques dans lesquelles évoluent les sorciers, puisque l'Histoire de la Magie semble centrée sur des chronologies d'événements. Ne sont pas non plus présents l'exercice physique, les arts, ainsi que la moindre notion ou même sensibilisation à l'écologie et au respect de l'environnement - ce qui est curieux concernant une communauté vouée à vivre dans le secret dans un monde majoritairement champêtre.
Les clichés russes ne sont pas les seuls conservatismes dans l'univers de Harry Potter ! D'ailleurs faudrait se pencher sur le sens du mot "Durmstrang" pour rigoler, ça doit être comme Cho Chang "ça a la bonne sonorité alors ça passe."
Si l'on analyse de manière rationnelle l'offre d'éducation à Poudlard, et ce en dépit du caractère progressiste de certains de ses directeurs, il semble que l'école baigne dans un grand conservatisme. L'objectif de l'enseignement semble avant tout avoir une visée pratique, et chercher à produire des sorciers spécialisés et compétents dans les domaines les plus utiles à la communauté magique, davantage qu'à encourager l'érudition.
Ou pour le dire de manière plus directe, Poudlard forme des techniciens ineptes, des adultes incultes, des experts en potions, en métamorphose, en sortilèges, des botanistes ou des mages de bataille, mais surtout pas des gens intelligents capables d'employer la rhétorique, l'érudition, la philosophie, l'histoire, la psychologie ou même les langues étrangères.
Enfin, il est à noter que le recrutement du personnel de l'école Poudlard est extrêmement erratique : il n'est pas rare qu'un professeur totalement inapte à l'enseignement soit maintenu en poste - qu'il s'agisse d'un mutilé responsable des créatures magiques, d'une mystificatrice sans talent chargée de la divination, ou même d'un défunt pour les cours d'Histoire. De même, le personnel d'entretien de l'établissement - qui est un vaste château doté d'un grand domaine extérieur et d'un lac - se réduit à deux personnes, un concierge et un garde-chasse, ce dernier consacrant également une partie de son temps à donner des cours de soins aux créatures magiques.
Les principes de sécurité, de logistique et d'hygiène semblent au mieux reposer sur l'esclavage des Elfes, au pire totalement négligés - on ignore par exemple à quel rythme et de quelle manière l'école se procure les matériels nécessaires à l'enseignement ni qui pourvoit à ces besoins. Pire encore, aucune information n'est disponible sur le budget de l'école et sa répartition - quelles sont les ressources financières, combien sont payés les membres du personnel ou comment est nourrie la vaste population du château.
Les connaissances disponibles permettent de supposer que la magie ne peut rien créer à partir du néant, que certains besoins matériels sont incontournables même pour les sorciers, et aucun élément ne vient renseigner sur la réponse à ces besoins.
La narration.
On arrive à la partie la plus tendancieuse de ce qui constitue l'univers de J.K. Rowling et Harry Potter : sa narration. Et là encore je vais procéder étape par étape pour en oublier le moins possible. Et comme j'ai pris le parti de n'évoquer que ce qui est DANS l'œuvre, je vais pas m'attarder sur les aberrations qui sortent régulièrement de la bouche et du clavier de J.K. Rowling.
Je rappellerai simplement en tant qu'auteur qu'un élément, dans un univers narratif, est considéré canonique quand sa véracité est totale et indiscutable. Tout ce qui est sujet à interprétation ou qui peut être compris différemment en fonction de qui le lit ou l'écoute, ça n'a aucune valeur. Hermione Granger n'est pas Noire parce que ce n'est jamais dit clairement dans les livres, par défaut et par convention, on considère que, parce que son ethnie n'est jamais précisée, elle est Blanche. Albus Dumbledore n'est pas homosexuel parce que ce n'est jamais affirmé sans doute possible dans les livres, les sous-entendus et les messages implicites c'est pas canonique.
En revanche, y'a plein de caca parfaitement canonique et détaillé dans les livres.
Le déterminisme.
C'est un des trucs les plus évidents et les plus toxiques de toute la saga Harry Potter, même si on essaie de nous faire croire le contraire. C'est une œuvre incroyablement déterministe.
Je précise pour celleux qui connaissent mal le concept que le déterminisme, c'est un truc qui dit que ta vie est écrite à l'avance en fonction de paramètres initiaux. Contrairement au destin, qui dit que dans ta vie il va t'arriver ça, ça et ça, le déterminisme est plus insidieux. Il dit que si tu nais dans certaines conditions, tes possibilités seront limitées par ces conditions toute ta vie. Le déterminisme dit par exemple que la richesse, les privilèges, l'immunité au harcèlement ou à la force des lois, ça ne s'acquiert pas, on naît avec. Le déterminisme est le meilleur ami de la lutte des classes, et il est parfaitement illustré par les injustices que l'on constate souvent dans notre monde.
Allez, fais ton choix. Mais n'oublie pas : ceux que tu rejetteras deviendront tes ennemis mortels !
Dans la saga Harry Potter, le déterminisme s'exprime de nombreuses manières toutes plus fuckées les unes que les autres, la plus évidente étant la division, j'ai bien dit la division et non pas la répartition, des élèves de Poudlard en Maisons.
Serdaigle (celle dans laquelle je me reconnais) est celle qui bénéficie du pire traitement. Elle a UN SEUL trait majeur : ses élèves sont studieux et aspirent à la connaissance. C'est tout. Les Serdaigles sont des geeks (oui parce que je rappelle, à l'origine geek ça désigne pas les gens qui jouent aux jeux vidéo, lisent des comics ou regardent des animés (pour le coup les animés ce sont les otakus), geek ça désignent les passionnés à tendance monomaniaque, c'était même un terme péjoratif repris avec une fierté sarcastique par celleux qui le recevaient).
En gros ça veut dire que les Serdaigles sont motivés par la recherche de connaissance et l'aspiration à une forme de sagesse ET C'EST TOUT, et en plus, ça impliquerait que ce soit pas le cas des autres Maisons. Genre Serpentard ce sont des feignasses, Gryffondor ils en branlent pas une, Poufsouffle ce sont des tire-au-flanc ? Nan parce que le travail méthodique et appliqué c'est un trait de Poufsouffle hein.
J'me souviens plus si c'est clairement énoncé dans les romans ou juste exprimé en dehors, mais Hermione aurait dû être à Serdaigle. Le déterminisme est tellement fort qu'un-e intello, tu l'imagines pas ailleurs qu'à Serdaigle.
Les Serpentards sont méchants, calculateurs et futurs Mangemorts sanguinaires. Impossible d'imaginer un élève bienveillant et sociable, mais également enclin à ignorer les règlements et à intriguer pour réussir ce qu'il entreprend. Si t'es Serpentard t'es forcément un connard. Si t'es Gryffondor tu peux pas être modeste et empathique, tu es cultives forcément la fierté et l'excellence ostentatoire. Les Poufsouffles sont humbles, discrets, loyaux et travailleurs (comme des esclaves ou des protestants, mais c'est un autre débat). Impossible d'imaginer un Poufsouffle qui serait individualiste, motivé par la réussite et le désir de montrer ses succès (*tousse-tousse*Diggory*).
Alors clairement, cette division revient à mettre les gens dans des cases en fonction d'un de leurs traits de personnalité. C'est nier totalement la complexité de la personnalité humaine. Prenez mon cas personnel par exemple : je foutrais littéralement le Choixpeau en PLS.
Je suis un mec orgueilleux et cynique, misanthrope et froidement rationnel, mais je suis aussi généreux, bienveillant et débordant d'affection, et en même temps, je poursuis la connaissance, j'aspire à la sagesse, tout en étant organisé et méthodique. Du coup.... Serpentaiglouffle ? Serdoufflard ? Non parce que dans le bingo des Maisons, j'en coche trois sur quatre !
Et encore, ce déterminisme-là, c'est de la construction d'univers, limite j'aurais pu le mettre dans la section Éducation et Culture. On va parler narration.
La saga Harry Potter est déterministe parce que c'est ton milieu d'origine qui définit qui tu es et ce qui t'arrive. Par exemple, si tu es un né-moldu de basse naissance dont le père est un modeste laitier (*tousse-tousse*Colin et Dennis Crivey*), tu meurs à la fin. Tu feras incontestablement partie des victimes impuissantes, parce que tu es nul en magie et que dès le début, t'es parti avec un score de karma tout pourri.
En revanche si tu es l'héritier d'une vaste fortune et le descendant d'une noble famille, tu peux faire toutes les couilles du monde, à la fin tu triomphes, tu obtiens les honneurs et tu pécho la meuf. Je vais citer mot pour mot un tweet très éloquent à ce sujet : "Harry Potter c'est l'histoire d'un mec blanc à qui on dit qu'il est spécial, qui entre dans une prestigieuse école grâce à ses parents, hérite d'une vaste fortune, s'accapare le mérite des efforts de ses amis en manquant de les tuer à chaque fois et finit par devenir un flic."
Sinon tu peux aussi être un enfant d'Hadès, renier ton tyran froid et cruel de père, et décider d'être cool quand même. |
Oh, et on vous emmerde. Zeus, je t'emmerde, l'immortalité, plutôt que de me l'offrir, roule-la en cône et enfonce-la profondément là où la lumière que tu diffuses ne va jamais, Roi de la Putain d'Olympe."
Comme quoi c'est pas difficile d'avoir un héros qui pense avec sa tête et pas avec ses privilèges.
Le déterminisme dans Harry Potter est d'ailleurs joint à un autre mécanisme extrêmement utile et nécessaire aux sociétés modernes (non) :
Le privilège masculin [blanc].
Dans Harry Potter, le comportement d'un personnage est jaugé en fonction de son sexe, et c'est même pire concernant les comportements toxiques.
Ron Weasley est un fils-à-maman qui, en dépit de sa pauvreté, a toujours eu la vie relativement facile - Molly Weasley est une putain d'héroïne qui doit se taper une progéniture ingrate et incontrôlable tout en faisant la bouffe, le ménage et la lessive. Il passe littéralement sept livres à harceler Hermione à coups d'insultes et de moqueries, et sous prétexte que UNE FOIS il s'est soucié du sort des Elfes de Maison à Poudlard, ça le rend digne d'amour, si bien qu'à la fin il pécho la meuf pour qui il était l'incarnation de la toxicité masculine.
Also, le fait qu'il ait le même Patronus que Lily, c'est horriblement creepy.
Severus Rogue, présenté comme un héros dramatique parce qu'il s'est sacrifié par amour pour Lily, à un moment faudrait se rappeler que son amour est toxique. Il a rencontré Lily Evans bien avant James Potter, certes, il a sympathisé avec elle hors de Poudlard, mais à aucun moment ça ne lui donne la préséance ou le moindre droit sur elle. Le fait d'avoir été proche d'elle durant leur enfance ne signifie absolument pas que Lily doit établir une relation amoureuse avec lui, à fortiori si on considère le conditionnement discriminatoire qu'il n'a jamais surmonté et dont il fait preuve à l'égard de la jeune femme. Il n'a d'ailleurs tellement pas surmonté ce préjugé que quand il a échoué à séduire Lily, par dépit il a rejoint ceux-là mêmes qui sont une menace pour les Nés-Moldus comme elle, les Mangemorts. Il ne s'est ravisé ensuite que quand il a appris qu'elle était personnellement menacée par Voldemort mais ATTATION il a négocié auprès de celui-ci pour qu'elle survive, afin que lui-même puisse essayer de jouer les soutiens auprès d'une éventuelle jeune veuve éplorée avec bébé mort.
C'est pas du tout creepy !
Et comme il a échoué à sauver la femme qu'il
Ce mec est incroyablement dévoyé et partial et il n'a rien d'un héros. Rien du tout.
Tiens d'ailleurs parlons-en, de la Team Potter.
James est un privilégié qui hérite d'un nom respecté et d'une fortune considérable, sauf que contrairement à son orphelin de fils, il en profite largement dans un foyer heureux (m'est avis que les Potter, en tant que famille de Sangs-Purs, devaient pas être très différents des Malefoy). Du coup, comme un riche privilégié, il s'imagine que le reste du monde lui doit respect et admiration, et à ses yeux il est tout naturel que Lily Evans tombe amoureuse de lui (ça vous rappelle pas Biff Tannen, sans déconner ?).
Quiconque ose contester la grandeur du jeune Potter doit donc en subir publiquement les conséquences, pour bien faire entrer dans les esprits que s'opposer aux privilégiés, c'est mauvais pour la santé, d'où le traitement réservé à Severus Rogue.
Quelle excuse apportée par Sirius Black et Remus Lupin, qui étaient respectivement acteur complice et témoin impassible de ces brutalités adolescentes ? "Ouaiiis, on était jeunes et immatures !" Ouais enfin tous les adolescents immatures ne décident pas de violenter leurs camarades pour affirmer leurs privilèges. Des excuses ? Elles ne seront jamais présentées parce que de toute façon Rogue a fini chez les Mangemorts, preuve qu'il était malveillant à la base.
Bon, je vais pas aborder le cas d'Albus Dumbledore sinon je vais devenir grossier, mais vous avez saisi l'idée : les coupables ne sont jamais punis s'ils font assez de trucs sympas dans la saga Harry Potter. Et encore, pour James et Lily, c'est même pas de l'altruisme que d'avoir rejoint l'ancien Ordre du Phénix, c'est de l'auto-préservation.
Concentrons-nous sur un sujet encore traité par J.K. Rowling avec beaucoup de bienveillance (non) : les femmes.
Les minorités ethniques et de genre.
Encore un point extrêmement éloquent concernant l'intouchable dualité de Saint Harry Potter, Patron des Opprimés, et Sainte Joanne Rowling, Messagère des Minorités.
Après un article pareil, je vais tâcher d'être bref et doux comme un coup de poing dans la gueule, comme dirait le Bloodhound Gang.
J'ai déjà parlé du spécisme inhérent à la société magique, du fait que les Elfes et les Gobelins étaient méprisés et discriminés. Dans la narration de la saga Harry Potter, plusieurs personnages de premier ou second plan appartiennent aux minorités ethniques : essayons de nous en rappeler, voulez-vous ?
Alors il y a Firenze, un jeune centaure apparemment bienveillant envers les êtres humains, qui sauve Harry Potter de la mort dans la Forêt Interdite, se voit critiquer pour ça, puis est banni de son troupeau pour avoir accepté d'enseigner aux jeunes sorcières et sorciers - c'est-à-dire que dans cet univers, ces sous-merdes d'êtres humains sont tellement toxiques que frayer avec ça vaut un déshonneur, un bannissement et un coup de sabot en prime.
Sinon il y a aussi Gripsec, un gobelin qui travaillait à la banque de Gringotts. Alors déjà, l'INTÉGRALITÉ de la représentation des gobelins dans la saga Harry Potter constitue la reproduction inepte et irréfléchie d'un préjugé sur les juifs, avec leur nez crochu, leur caractère fourbe et calculateur et leur amour de l'argent, d'autant que les gobelins sont décrits comme ayant guerroyé contre les sorciers parce qu'ils aspirent à posséder des baguettes magiques, ce qui leur est interdit.
Alors Gripsec c'est simple, il a été obligé de fuir son travail à cause des sorciers, a été capturé et torturé par des Mangemorts pour son expertise sur l'épée de Gryffondor, puis a été présenté comme un sale traître juste parce qu'il a voulu défendre les intérêts gobelins face à ce sale parjure de Potter. Y'a absolument rien à sauver pour ce perso.
N'oublions pas le meilleur d'entre tous : Dobby. Malmené par les Malefoy, ses anciens maîtres, libéré par l'intervention de Harry Potter, il devient un serviteur aveugle de celui-ci - mais ça va hein, il est pas enchaîné, c'est un esclave en semi-liberté - au point de risquer sa vie pour son héros, et même d'être tué par les Mangemorts. Dobby c'est un peu le champion de la saga Harry Potter : il cumule le déterminisme (si tu nais elfe de maison, t'auras une vie pourrie de bout en bout et une mort à chier) et l'oppression à l'égard des créatures non-humaines (mais c'est pas grave hein, si c'est Harry Potter c'est mieux que les Malefoy... on dirait un argument de défense de Ready Player One sérieux. le gentil fait comme les méchants mais pour lui ça passe, c'est le gentil). C'est le symbole évident de ce qui merde dans ces livres.
Attendez, vous avez cru que pour les humaines le sort était préférable ? Voici la liste à peu près exhaustive (désolé pour les oublis) des personnages féminins dans la saga Harry Potter :
- Hermione Granger, le personnage le plus méritant de la série, fait tout pour Harry et Ron, subit le sexisme et la violence ordinaire de celui-ci pendant des années, est discriminée pour ses convictions égalitaristes et ses origines moldues malgré sa grande intelligence, perpétue auprès du public adolescent le mythe selon lequel si tu travailles beaucoup et te donnes à fond, tu obtiens ce que tu mérites (spoiler : non).
- Molly Weasley : j'en ai déjà parlé et je recommence, c'est l'archétype de la femme au foyer ascendante mère de famille nombreuse soumise au diktat patriarcal. Son boulot c'est d'enfanter, de faire la cuisine, la lessive, le ménage, l'éducation de sept enfants dont six mecs, sans aucune reconnaissance ni aucun soutien matériel (ou presque. Fred et George, offrir des cadeaux ça compte pas, c'est une norme sociale, pas un geste personnel).
Non seulement elle est parfaite, mais en plus maintenant on imaginerait pas une autre interprète ♥ |
- Ginny Weasley : la même que Luna en plus petit et en plus roux. Elle a des convictions, une personnalité affirmée, un passé bien défini (les deux sont liés d'ailleurs, c'est d'avoir grandi au milieu des mecs, notamment ces déglingos de Fred et George, qui l'a rendu téméraire et impétueuse), et pourtant elle finit en enjeu amoureux et trophée sentimental pour le héros. Au point même que toute une partie d'un livre, le sixième, est consacrée à dépeindre la jalousie toxique de celui-ci (non parce qu'il contribue à pourrir le couple de Ginny et Dean). Ah oui, et puis Ginny matérialise la possessivité agressive et maladive de Ron envers sa petite sœur. Un perso très bien traité, définitivement (non).
On s'en fiche que ce soit un cliché bien utilisé, ça reste un cliché. |
Et au milieu d'une culture magique qui semble totalement originale, des gens ont décidé de faire des clichés Indiens... |
- Tir groupé sur Alicia Spinnet, Katie Bell, Angelina Johnson : elles existent pour être des joueuses de Quidditch dans l'équipe de Poudlard ET C'EST TOUT. Katie Bell est victime d'une intrigue de Malefoy pour introduire un objet mortel à Poudlard, et Angelina est définie essentiellement (et dès sa première apparition je crois) comme étant Noire. Angelina est la championne de Gryffondor pour la Coupe des Trois Sorciers, elle est un enjeu amoureux pour un Weasley, mais sinon, c'est tout, ce sont des joueuses de Quidditch. On ne sait rien sur leur famille, leur matière préférée, leur personnalité, leurs convictions, leurs positions à l'égard des événements à Poudlard, que dalle, elles popent dans les vestiaires avant un match et elles disparaissent après le coup de sifflet final.
- Milicent Bulstrode et Pansy Parkinson : elles sont moches. C'est tout ce qui les définit. Ce sont des élèves de Serpentard, moches et méchantes. L'une ressemble à une harpie, l'autre à un chien pékinois. Pansy est un enjeu amoureux pour Drago Malefoy, Milicent manque de péter la gueule d'Hermione lors d'un coup d'entraînement au duel, mais sinon, pareil, on ne sait rien sur elles.
Le mec qui a décidé que Narcissa aurait cette couleur de cheveux, faut le foutre en prison. Vraiment. |
- Dolores Ombrage : est-ce que j'ai besoin de revenir sur tout ce qui fait que ce personnage est à 100% une grosse merde ? Y'a littéralement RIEN qui puisse expliquer sa malveillance, montrer pourquoi elle fait ce qu'elle fait. Elle est méchante PARCE QUE.
- Tir groupé sur Susan et Amelia Bones et Hannah Habbot : tu les remplaces par des mecs ça fait EXACTEMENT le même taf. Ce sont des femmes qui ne sont jamais définies par des traits féminins utiles à la narration. Deux sont élèves à Poufousouffle, la troisième est une officielle du Ministère (enfin on connaît jamais vraiment sa fonction), et finit assassinée par les Mangemorts. Et... c'est tout. Y'a rien de plus à dire sur ces trois-là, on sait quasiment rien sur elles.
- Bellatrix Lestrange : je. Pff. Elle est méchante parce que c'est une sale fasciste, au point d'en devenir une adoratrice servile de Voldemort, elle est brutale (notamment avec sa sœur), sanguinaire, sadique, et à aucun moment on ne prend le soin d'expliquer que c'est parce qu'elle a grandi dans un conditionnement familial d'arrogance et de toxicité. Non, on part du principe que c'est son choix personnel d'être la pire connasse de la création. Et puis des Mangemorts masculins et brutaux, y'en a hein, elle en a même épousé un, mais non, c'est Bellatrix qui cristallise la haine des Gentils.
- Mary Cattermole : son rôle c'est d'être inquiète pour son mari et de subir l'oppression des Sangs-Purs. C'est tout. Best développement de perso EVER.
- Pénélope Deauclaire : elle est préfète de Serdaigle et elle est belle (en même temps toutes les femmes de Serdaigle sont magnifiques, Rowena et Helena Serdaigle étaient sublimes et on a Luna Lovegood, qu'est-ce que tu vas faire ?) et elle est attaquée par le Basilic. Ouais je l'ai citée juste pour montrer que Rowling ne fait rien avec ses persos féminins.
- Gabrielle et Fleur Delacour : pitié mais achevez-moi -_-' Une qui subit toute l'action et une qui est un love interest au point de finir avec un Weasley.
- Kendra et Ariana Dumbledore : ......Vraiment ? Je dois en parler ? C'est pas assez clair jusque là ?
- Pétunia Dursley : oh pitié, que quelqu'un arrête J.K. Rowling. Vite.
- Lily Evans-Potter : ok je vais m'arrêter là sinon je pourrais y passer la journée. Vraiment.
Pêle-mêle, y'a aussi Marietta Edgecomb (une traîtresse), Romilda Vane (une arriviste aux dents longues), Marjorie Dursley (un troll), Arabella Figg et Alecto Carrow (des clichés), Hepzibah Smith (une victime)...
Le traitement des personnages féminins particulièrement éloquent et significatif de tout ce qui merde dans la saga Harry Potter, raison pour laquelle je vais m'arrêter là (et parce que j'ai plus rien à dire) : ça se confirme avec l'écriture actuelle des films Animaux Fantastiques. J.K. Rowling n'a tout simplement rien appris en vingt ans. Dès le début, les personnages féminins se conçoivent pour elle comme des archétypes réutilisables sans approfondissement, comme des leviers narratifs, ou comme des enjeux amoureux. Développer un personnage féminin et le rendre intéressant, elle sait pas faire. Elle l'a fait quoi, trois ou quatre fois, par accident, et depuis, elle ne fait plus que de l'archétype raciste. Cho Chang, c'est comme si on écrivait un personnage asiatique masculin et qu'on l'appelait Hiro Lee. Ou même mieux : Tching Tchong.
Nagini, un nom indien, pour objectifier une femme dans l'animal de compagnie d'un fasciste et la faire incarner par une actrice coréenne, c'est aussi la preuve que pour J.K. Rowling, les cultures non-blanches sont interchangeables.
J.K. Rowling est capable d'écrire une histoire correcte mais si tu creuses un peu, tu découvres la réalité : le néant narratif, les artifices déjà usés dix mille fois, le racisme, le sexisme, et le conformisme intellectuel qui ne va pas chercher plus loin que les clichés.
La saga Harry Potter est pourrie et j'ai assez détaillé pourquoi.
Bon, déjà, j'ai tout lu. Et tu devrais me remercier pour ça parce que tu sais déjà que je ne suis pas d'accord avec 98% de ce qui est dit dans ton article. Je pourrais redire pourquoi mais tu le sais déjà parce que je me suis déjà exprimée pas mal de fois sur le sujet. Je n'aurai donc qu'un conseil : STOP LIRE LES GENS TOXIQUES SUR TWITTER.
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