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19.3.19

Des têtes vont tomber.


Les Tudors.

Créateur : Michael Hirst.
Origine : Royaume-Uni, Irlande, États-Unis, Canada.
Date de diffusion : entre 2007 et 2010.
Nombre de saisons : 4 saisons d'environ 10 épisodes chacune.
Genre : historique.
Vue en VOST.

Interprètes principaux.
Jonathan Rhys Meyers : Henry VIII, roi d'Angleterre et d'Irlande.
Henry Cavill : Charles Brandon, Duc de Suffolk.
James Frain : Thomas Cromwell, Chancelier du roi (saisons 1 à 3).
Sarah Bolger : Princesse Mary Tudor, fils d'Henry VIII et Catherine d'Aragon (saisons 2 à 4).
Anthony Brophy : Eustache Chapuys, ambassadeur impérial à la cour d'Henry VIII, ami de Catherine d'Aragon et Mary Tudor.
Max Brown : Edward Seymour, Duc de Somerset, frère de la reine Jane Seymour et oncle du prince Edward.

Angleterre, début du XVIème siècle. Henry VIII Tudor à la tête d'un royaume qui cherche à s'affirmer en Europe, se trouve pris dans les rivalités entre les monarques récemment couronnés de la France et du Saint-Empire Romain-Germanique, François Ier et Charles Quint. Parallèlement et bien qu'il ait une fille, il désespère d'avoir un fils et héritier de son épouse la reine Catherine d'Aragon, tante de l'empereur Charles.

C'est à ce moment qu'Henry rappelle de France son diplomate, l'ambitieux Thomas Boleyn.


Les Tudors est une série majoritairement britannique créée par Michael Hirst, et ça va être important pour la suite. Ce showrunner a développé un style pour ses séries qu'on a retrouvé par la suite dans Vikings, et qui était déjà assez évident dans Les Tudors. En outre, cette série, qui succède de peu à Rome de la chaîne HBO (2005-2007) s'intègre dans une continuité éditoriale claire, l'avènement (ou le retour, pour autant que je sache) des séries télévisées historiques, avec la volonté de récupérer le public de la série américaine.
Sauf que, comme le confirmera Hirst par la suite avec Vikings et avec les interviews qu'il donnera autour de celle-ci, et contrairement à Rome, son objectif n'est absolument pas la fidélité historique : il se revendique entertainer, et il veut du divertissement.


Bon je vais commencer par défoncer une porte ouverte parce qu'elle mène à un vaste palais de 'porte nawak et de wtf aussi inégaux les uns que les autres, alors faisons ça vite : le personnage principal de cette série représente le pire choix de cast de l'univers.
Déjà parce qu'Henry VIII, comme ses contemporains, portait les cheveux longs et la barbe. Ensuite, à l'époque de la série, il approche la quarantaine et avec son régime alimentaire majoritairement carné, ça doit se voir. Qui plus est, dans les années suivantes, il prend du poids (BEAUCOUP), et il fait moins d'exercice physique. Alors clairement : la meilleure représentation dans une série télé d'Henry VIII, c'est le Robert Baratheon de Game of Thrones.
Et pourtant, ce choix de casting calamiteux (il joue même pas bien d'ailleurs) est au cœur de toutes les intrigues de la série.

De fait et pratiquement d'emblée, Les Tudors se révèle comme une série dont la focalisation étroite est affirmée sans jamais être remise en cause : Michael Hirst a décidé de traiter le personnage central d'Henry VIII sous l'angle de ses intrigues amoureuses. Tout le reste, les réformes religieuses (Henry VIII est celui qui a sorti l'Angleterre de la communauté catholique romaine en rejetant l'autorité du Pape), la diplomatie internationale, même les rivalités nobiliaires à la cour, tout est soumis à la vie privée du roi.
Du coup, ce postulat a donc quelques conséquences intéressantes - les personnages sont extrêmement écrits et développés - mais aussi des effets calamiteux sur la cohérence de la série. Pour vous donner un exemple, vers la fin de la saison 2, quand Henry VIII commence à en avoir marre d'Anne Boleyn (à juste titre, mais je vais y revenir), il part à la chasse avec son ami Charles Brandon, et au lieu de rentrer au palais royal, ils s'invitent dans la demeure de leur vieil ami John Seymour, où ils devisent gaiement sur leur expérience de la guerre en France.
Sauf qu'on n'a jamais vu cette guerre, qu'elle n'a jamais été montrée d'aucune sorte, alors que, niveau temporalité, elle aurait dû couvrir une partie de la saison 1.

Henry Howard, comte de Surrey, et Charles Brandon, duc de Suffolk, pendant la saison 4 de la série.
Si y'a bien un truc que j'ai appris avec Les Tudors, c'est qu'à quelques exceptions près, comme Brandon, la noblesse anglaise à l'époque c'est un petit nombre de familles : les Boleyn, les Seymour, et surtout les Howard.

D'ailleurs parlons-en, de temporalité : je me souviens pas que Michael Hirst ait fait intégrer à l'écran une date au tout début de la série, mais il l'a fait dans l'avant-dernier épisode, avec la mention du 24 décembre 1545. C'est typiquement son style, il a recommencé pour Vikings en précisant d'emblée que ça se passait à la fin du VIIIème siècle... et il a cru que ça l'autorisait ensuite à faire toutes les conneries du monde en mélangeant les époques.
Dans Les Tudors, le problème est moins grave mais constitue un facteur aggravant pour la compréhension de la série : à aucun moment on n'a la moindre idée de quand a lieu tel ou tel événement. Genre vraiment, y'a aucune mention du temps qui passe, au point que dans certains épisodes, certains personnages ont l'air de se téléporter entre l'Angleterre, la France et l'Italie. Et vers la toute fin de la série, là clairement, ils en avaient plus rien à foutre de la chronologie.

Le truc c'est que la mort d'Henry VIII, sans être vraiment prévisible, était un événement assez attendu. À la suite d'un accident de tournoi qui a réveillé une blessure plus ancienne, le roi a développé des séquelles telles que, basiquement, dans les 10 dernières années de sa vie, sa jambe gauche était en état de pourrissement régulier, avec des ulcères, du pus et d'autres joyeusetés. Comme on pourrait s'y attendre, impossible de chevaucher correctement et de combattre, si bien que Henry était sur le déclin depuis un moment et pesait dans les 170 kilos dans ses dernières années, et il est mort à l'âge jeune de 55 ans (cela dit François Ier est mort à 52 ans et Charles Quint à 58 ans après avoir abdiqué en faveur de son fils, détruit par la maladie).
Et ben dans la série, pour éviter une lente agonie pas très intéressante, les scénaristes et le showrunner ont décidé d'avancer dans le temps des événements qui ont eu lieu durant la minorité du roi Edward VI, fils d'Henry VIII, comme la révélation des convictions luthériennes de la reine Catherine Parr (dernière épouse d'Henry VIII), ou même de réécrire l'histoire, en inventant une tentative d'enlèvement du prince par le comte de Surrey (un homme d'ancienne et très haute noblesse), histoire de mettre des rebondissements jusqu'à la fin (et au passage, le meilleur ami du roi, Charles Brandon, meurt dans la série quelques mois avant son souverain, et non pas 2 ans plus tôt comme dans la réalité). Finalement, avoir mal casté le rôle principal, ça oblige aussi à lui faire prendre 20 ans en deux épisodes, et on va pas se mentir : ça se voit. Ses cheveux qui passent du brun au gris, sa barbe qui pousse subitement, l'acteur qui force une voix de vieillard, c'est ridicule et ça passe pas.

Nan mais sérieux quoi XD Il ressemble à ça pendant 3 ou 4 épisodes de la série, à la toute fin ^^

C'est quand même dommage parce qu'à côté de ça, je l'ai dit, les personnages ont bénéficié d'une écriture très travaillée (parfois en bien, souvent en mal). En fait, les relations inter-personnages sont même l'un des trucs les plus intéressants dans Les Tudors. Celle que je préfère est par exemple la relation entre Eustache Chapuys, l'ambassadeur espagnol de Charles Quint (dans la
Eustache Chapuys, ambassadeur impérial,
et Mary Tudor, princesse anglaise,
au milieu de la saison 4.
réalité il était savoyard), et de Marie Tudor, fille aînée du roi : les deux sont Espagnol-e-s et catholiques, isolé-e-s dans un monde d'anglicans, les deux ont connu et aimé la grande Catherine d'Aragon, et du coup le diplomate (qui finit par souffrir de la goutte, puis par retourner en Espagne pour prendre sa retraite et y mourir) est à la fois un ami et un confident pour la jeune femme.

Bon après, le problème c'est que tou-te-s les interprètes dans cette série sont Irlandais-es. Je te jure c'est hallucinant tellement c'est universel : le casting a été réalité par Nuala et Frank Moiselle (ils sont pas mariés hein, elle est sa mère), des Irlandais, du coup apparemment y'a eu un rabais sur les acteurices locaux. Y'a une petite poignée de Canadiens et de Français, quelques Anglais, mais les trois-quarts du casting, rôles principaux et secondaires inclus, viennent d'Irlande. Même pour jouer des Espagnol-e-s ils ont pris des Britanniques ou des Irlandais-es !

ci-dessus : Mary Tudor, fille aînée d'Henry VIII, née de sa première épouse Catherine d'Aragon, avec l'ambassadeur impérial Chapuys, et en-dessous, la jeune Elisabeth Tudor, future Elisabeth Ière, chaque fois durant la saison 4 de la série.

Après, ça les empêche pas de bien jouer hein, Maria Doyle Kennedy par exemple, qui joue Catherine d'Aragon, est magnifique, tout comme Sarah Bolger (Mary Tudor), Nick Dunning (Thomas Boleyn) ou encore la jeune et trop mignonne Laoise Murray en Elisabeth Tudor. Les interprètes sont souvent à fond dans leur personnage, très crédibles, au point qu'on peut même s'attacher à certains : Thomas Cromwell (joué par l'Anglais James Frain), principal artisan du renforcement monarchique à la faveur de la Réforme anglicane, est vraiment superbe. Charles Brandon (Henry Cavill) est clairement le perso le plus intéressant de la série : il est celui à qui il arrive le plus de trucs et qui est le plus animé par des questionnements politiques et moraux (surtout dans les saisons 3 et 4). Y'a aussi le cardinal de Wolsey (joué par l'incroyable Sam Neill ♥), Thomas More (le fameux humaniste et mentor du roi) ou Anne Boleyn dans la saison 1 qui sont intéressants à voir évoluer. Et même plus tard, y'a des personnages comme Jane Seymour (la douceur incarnée) ou Anne de Clèves, tellement adorablement gentille qu'on se demande comment Henry VIII a pu la répudier, qui sont très appréciables.

Anne, princesse de Clèves, 4ème épouse d'Henry VIII et brièvement reine d'Angleterre (scène d'un bal donné pour Noël durant la saison 4). Dans la série, elle est dépeinte comme adorablement gentille et sociable, et avec un charmant accent allemand. Dans la réalité, elle sera l'une des deux épouses du roi à lui survivre (avec la dernière, Catherine Parr) et conservera l'affection du vieil homme même après l'annulation de leur mariage.

Parallèlement par contre, t'as des personnages qui sont, volontairement ou pas, écrits pour être de vraies raclures, et qu'on manquera pas de détester de bout en bout : Thomas Boleyn est tellement ambitieux et calculateur qu'il passe son temps à manigancer jusqu'à y perdre ses enfants, Anne Boleyn, une fois devenue reine, devient une connasse jalouse et haineuse (elle a pas compris que devenir reine ça lui donnait aucun pouvoir, surtout sur ce tyran d'Henry VIII, en fait Natalie Dormer joue EXACTEMENT l'opposé de ce qu'elle était dans Game of Thrones : Margaery Tyrell, reine bienveillante et généreuse, Anne Boleyn, reine parano et colérique) ce qui l'isole et provoque sa chute, et Thomas More, si réservé et austère dans la saison 1, devient un brûleur d'hérétiques sanguinaire et impitoyable dans la saison 2, WAW.
Et puis bon, ça paraît évident mais : HENRY VIII. Dans cette série il est écrit comme un gamin orgueilleux, colérique et impulsif, et ça se voit dans ses décisions diplomatiques et ça le rend antipathique de bout en bout, à aucun moment de la série je n'ai ressenti autre chose que du mépris pour ce connard.

Le souci c'est qu'à côté de ça, plusieurs fois dans la série, tu vas avoir des persos qui apparaissent ou disparaissent sans aucune explication. Durant la saison 1, Henry VIII a trois amis proches : y'en a un c'est Charles Brandon, très vite anobli et doté du duché de Suffolk, un autre meurt de la suette (une maladie infectieuse épidémique qui a sévi durant deux siècles avant de disparaître), et le troisième, Anthony Knivert (joué par le très bon Callum Blue vu dans Dead like me)... ¯\_(ツ)_/¯
Pareil pour le poète Thomas Wyatt, pour le duc de Norfolk - ce qui est problématique dans la mesure où, historiquement, il a été lié à plein d'événements dépeints dans le reste de la série, pour Francis Bryan et Reginald Pole dans la saison 3... Pour Norfolk c'est d'autant plus absurde qu'en plus, il est joué par Henry Czerny, un acteur canadien (d'origine polonaise) que je connais pas mais qui est magnifique et très juste dans ce rôle ♥

Thomas Howard, duc de Norfolk, un des hommes les plus puissants de son époque, et issu de la très noble famille Howard. Malheureusement, il n'est présent que dans la saison 1 comme allié politique de son beau-frère Thomas Boleyn, pour appuyer l'appétit politique de celui-ci via sa fille Anne.

Ces disparitions ont d'ailleurs tendance à créer une impression d'incohérence qui se confirme quand on regarde la structure de la série et de ses saisons : elles sont à thème. La saison 1 c'est "tout le monde déteste Wolsey", la saison 2 c'est le déclin de Catherine d'Aragon puis la montée et la chute des Boleyn, la saison 3 ce sont les révoltes religieuses et la 4 pourrait s'appeler "crépuscule du vieux roi avec intrigues autour du prince".
Et au sein de ces saisons, en particulier la première, on sent que les scénaristes se cherchaient, parce que y'a pas de continuité, t'as un événement ou une scène tout au début de chaque épisode qui va lancer le thème pour celui-ci, à voir ça on se croirait dans une sitcom en fait. Ajoute à ça le fait qu'à aucun moment (sauf un peu, pendant la saison 4), on parle de diplomatie et de guerre, et que la France et le Saint-Empire passent du conflit armé à l'alliance (ou vice-versa) tous les trois épisodes avec l'Angleterre qui joue le rôle de sous-fifre entre les deux, et clairement, comme dirait Arthur, non seulement on bitte rien, mais en plus on s'en fout.

L'ironie c'est qu'en fait, Les Tudors est pas une mauvaise série hein, elle est juste pas géniale, y'a beaucoup trop de défauts pour la rendre excellente, mais elle se défend. Déjà, elle est polyglotte, comme on pourrait s'y attendre : on est en pleine période Renaissance, avec des rois de culture humaniste, une noblesse certes de plus en plus nationale (on commencera à penser le concept au siècle suivant), mais très cultivée. Dans ce contexte, il fallait forcément du français, de l'espagnol (Catherine d'Aragon, Chapuys, Mary Tudor, Charles Quint...), du latin pour tout ce qui est religieux, un peu d'allemand aussi, et tout y est.
Anne de Clèves, princesse ducale allemande élevée au rang de reine d'Angleterre, est jouée par la comédienne et chanteuse anglaise Joss Stone, qui contrefait joliment son accent, pareil pour Maria Doyle Kennedy (Catherine d'Aragon), 'fin bref tout ça c'est crédible. Enfin sauf quand un personnage (genre François Ier) dit un truc en français et que son interlocuteur répète EXACTEMENT la même chose en anglais : eh, le public britannique est pas teubé, vous connaissez pas les sous-titres en Albion ? Sérieux, ces moments-là, c'est presque aussi ridicule que d'avoir dépeint des Français vaniteux, arrogants et anglophobes (bah ouais, ce connard de Michael Hirst est un putain de nationaliste en plus).

Pareillement, dans la mise en scène, y'a des tas de trucs très cools, genre les différents niveaux de lecture qui fourmillent (notamment dans les 2 premières saisons). Quand Catherine d'Aragon est abandonnée par Henry VIII et forcée de quitter Mary, son message d'adieu est en espagnol, et la réponse de la fillette... en anglais. Un peu plus tôt, Anne Boleyn, dame de compagnie de la reine, lui lavait les pieds (elle agenouillée, la reine assise), mais au moment de la confrontation entre celle qui décline et celle qui la remplacera, la jeune est debout, dominant Catherine. Plus tard, Henry dirige un Conseil Privé (ouais, des fois on le voit faire des vrais trucs de roi, entre deux chasses et trois coucheries, de plus en plus souvent dans la série en fait), Thomas Cromwell présente la situation générale de la Réforme, Cranmer, archevêque de Canterbury, embraye sur les implications religieuses, et Thomas Boleyn finit avec les avantages financiers, chacun son rôle, j'adore. Y'a plein de petites trouvailles et d'intentions de mise en scène très futées comme ça, c'est sympa et ça compense des clichés comme la question à laquelle on répond pas, ou Henry VIII qui fait décider le retour à la cour de Charles Brandon sur un bras de fer...

Non seulement il faut attendre la saison 4 pour voir la guerre (avec le siège de Boulogne) mais en plus on ne voit quasiment rien et surtout les implications plus larges (la puissance française et l'alliance méfiante avec le Saint-Empire) sont à peine voire pas évoquées.

Bon par contre, je dois admettre, au niveau de la narration dans cette série, c'est souvent au ras des pâquerettes. La fidélité historique est parfois erratique (une sœur d'Henry VIII est modifiée dans Les Tudors et l'autre est absente, ce qui est con quand on met en scène dans la saison 4 des rapports diplomatiques avec l'Écosse dont le roi est le neveu d'Henry VIII), voire aberrante (une servante de Catherine d'Aragon, après la mort de celle-ci, succombe au chagrin et décide de se pendre, pour une bonne catholique ça passe pas) et l'écriture est souvent manichéenne (des personnages comme Anne Boleyn, Thomas More ou Catherine Howard, la reine sans moralité, sont pratiquement dépeints comme des martyrs au moment de leur exécution).
Également, le rythme est très inégal : toute une partie de la saison 3 présente Reginald Pole comme un prétendant au trône fidèle au Pape et pourchassé jusqu'en Italie par les hommes du roi, avant qu'il disparaisse de l'intrigue sans explication, tandis que la chute et la mort de Thomas Cromwell sont expédiées en un épisode.
Et à certains moments, ça part même en délire sexiste (Anne de Clèves, dont le seul tort est de méconnaître la cour et ses usages, est traitée de "jument flamande", "ressemblant à un cheval", alors que bon, après sa répudiation, elle entretient dans la saison 4 de bons rapports avec Henry et ses enfants) et mystique dans le dernier épisode où Henry a des visions de ses trois premières épouses (Catherine d'Aragon, Anne Boleyn et Jane Seymour), la troisième lui prédisant même la mort précoce du jeune prince Edward (en 1553 à 15 ans).

Et puis pour finir sur une évidence, parce que j'avais commencé sur une autre : la série est visuellement magnifique. Y'a de la reconstitution en 3D évidente sur certains plans larges et certains édifices disparus (comme le Palais Sans-Pareil), mais les décors, notamment les intérieurs, sont juste magnifiques, même quand ils sont sombres et austères, le travail sur la lumière est génial. Les costumes sont ouf, des tonnes et des tonnes de robes, de manteaux, de capes, alors certes c'est un peu ridicule parce qu'à l'époque les hommes portaient une culotte (un genre de short bouffant) avec des hauts-de-chausse (des collants) et des souliers ou des bottes, mais là encore, la production s'est donnée à fond.
D'ailleurs, c'est pareil pour la musique, l'ambiance du XVIème est vraiment bien retranscrite, et même le générique de la série est plutôt classe. Les interprètes changent à chaque saison et ma version préférée est celle de la première, avec les plus belles et beaux acteurices, une très bonne crédibilité dans leur apparence vestimentaire, iels sont au top d'eux-mêmes, comme dit Paillette. Ça c'est quelque chose qu'on peut pas retirer aux Tudors et c'est encore une fois le plus pur style Michael Hirst : le fond de ses séries a beau être naze, les apparences sont incroyables.


Le Palais Sans-Pareil, chef-d'œuvre architectural du règne d'Henry VIII Tudor et introduction monumentale de l'architecture Renaissance en Angleterre.



En bref : Les Tudors est une série qui me laisse très mitigé. Il y a des trucs brillants, très réussis, des personnages incroyables à la fois dans le choix de leur interprète et dans le jeu des acteurices, des décors et des costumes époustouflants. Et puis il y a aussi un acteur principal à chier, une narration très inégale, un respect très relatif de la réalité historique et des personnages qu'on prendra un plaisir assumé à détester. Bref : c'est une série vraiment intéressante, en bien comme en mal. Comme première approche à l'Angleterre d'Henry VIII, je vous conseille de la regarder si vous êtes curieux-se, pour vous en faire un avis personnel.

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