24.4.19
Le film à côté duquel Le Seigneur des Anneaux fait documentaire.
Avengers : Endgame.
Film américain d'Anthony et Joe Russo (2019) avec Robert Downey Jr, Chris Evans, Mark Ruffalo, Scarlett Johansson, Chris Hemsworth, Paul Rudd, Bradley Cooper, Don Cheadle, Jeremy Renner, Brie Larson, Karen Gillan et si je continue ça va être du spoiler alors allez voir ce film.
Genre : science-fiction, super-héros.
Vu en VOST.
Le QG du nouveau SHIELD, New York, de nos jours. Après la bataille dramatique contre Thanos au Wakanda, Steve Rogers, Natasha Romanoff, Bruce Banner, Rocket Raccoon, Pepper Potts et Thor se sont regroupés pour essayer de trouver une solution au chaos mondial.
Il n'y a toujours aucun signe de Tony Stark, Nebula et les autres sur Titan, mais déjà, une possibilité s'impose : se lancer sur la piste de Thanos.
Partons d'emblée d'un constat simple, qui a influé sur mon visionnage de ce film, et donc sur l'objectivité de mon propos : j'ai détesté Avengers Infinity War. J'ai détesté le fait que l'écologie soit ENCORE présentée comme une doctrine de taré génocidaire, j'ai détesté le fait que Thanos ait bénéficié d'une telle richesse d'écriture alors que son plan est le plus stupide de l'univers, et j'ai détesté qu'il soit présenté comme l'achèvement du Marvel Cinematic Univers alors que c'est une sombre merde.
Autant dire que j'avais aucune attente pour Endgame.
Le présent film est à l'image de tout le Marvel Cinematic Universe : composite. Il s'adresse à tou-te-s les fans du MCU, grâce à la diversité des personnages et des films que celui-ci comporte.
Tu as aimé le côté science-fiction spatiale des Gardiens de la Galaxie ? Ce film est pour toi.
Tu as aimé le côté scientifique de Tony Stark, Bruce Banner et de certains plans des Vengeurs ? Ce film est pour toi.
Tu as aimé voir la sorcellerie de Doctor Strange défier les lois du monde et de l'imagination ? Ce film est pour toi.
Tu as aimé le fait que les personnages soient des êtres humains avec des failles, en proie à des conflits intérieurs ? Ce film est pour toi !
Tu as aimé les femmes fortes qu'on a vu peu à peu, depuis Black Widow jusqu'à Captain Marvel en passant par les dirigeantes du Wakanda ? Ce film est pour toi.
De fait, Avengers Endgame prend très vite (au bout d'une dizaine de minutes) une direction très inattendue pour sa narration, mais qui permet toutefois de recentrer le propos sur ce qui a toujours fait la force du MCU : ses personnages. Leurs aspirations, leurs espoirs, et surtout leurs motivations. S'il ne prenait pas le temps d'expliquer ça pour chacun-e, le reste n'aurait aucun intérêt. C'est donc ce qu'il fait et faut admettre, le film est globalement très bien écrit.
J'ai noté au moins deux ellipses narratives, l'une plutôt au début, qui fait tout à fait sens, une plus tard dans le film, qui ressemble vachement à une facilité d'écriture, et si j'imagine déjà les geeks qui se prennent pour des scientifiques essayer d'établir des plans sur le réalisme de l'écriture de ce film, pour ma part, j'ai totalement consenti à la suspension de mon incrédulité. J'ai suivi et adoré ce que je voyais, point.
Alors, tu t'en doutes, c'est beaucoup plus facile de mobiliser... *compte* huit personnages que d'en gérer une vingtaine d'un coup, ce que les frères Russo (déjà réalisateurs de quatre films dans le MCU, celui-ci compris) avaient déjà fait dans Infinity War, et cela permet de s'épancher un peu plus sur certains d'entre eux.
Pourtant, le film sonne pourtant bien plus comme une conclusion que comme une œuvre chorale. Déjà parce que dans son écriture, il fait des rappels évidents à des films précédents (rappels très pertinents d'ailleurs), ensuite parce que, d'une part, y'a aucun trailer à l'issue du double-générique, d'autre part celui-ci comporte une séquence avec les silhouettes des six premiers Vengeuresses et les signatures de leurs interprètes (Jeremy Renner, Scarlett Johansson, Chris Hemsworth, Mark Ruffalo, Chris Evans et Robert Downey Jr dans l'ordre).
Clairement, il s'agit de saluer et de remercier à la fois les incarnations du MCU et le public fidèle.
Cela dit, cette conclusion a tout de même le redoutable privilège de succéder à Infinity War dont la narration hautement problématique (on flingue pas la moitié du cast comme ça) lassait un énorme tas de pain sur la planche des survivants. Et, encore une fois, je l'ai dit, c'est bien écrit.
Y'a pas très longtemps, Kevin Feige, président de Marvel Studios, avait annoncé que le public "ne trouverait pas un instant pour aller aux toilettes pendant le film", ce que j'ai interprété à tort comme trois heures de bagarre incessante. En réalité, c'est juste que le film est à la fois très rempli et très équilibré : chaque séquence est importante dans son propos et son apport narratif et on ne peut pas, en effet, en louper une, sous peine de ne pas comprendre une partie de la suite.
Comme on pourrait s'y attendre (et comme le laisse entendre le titre de mon article), le "dernier acte" du film (je déteste cette expression, comme si le cinéma était construit de la même manière que le théâtre ou comme si tous les films étaient construits de la même manière) consiste en une incroyable bataille, très rythmée, plutôt jolie à regarder et assez lisible, avec des moments d'anthologie sur un ou plusieurs personnages, notamment une charge féminine [spoiler] incluant TOUTES. LES SUPER-HÉROÏNES. DU MCU et c'est beaucoup trop cool [fin de spoiler]. C'est bien simple, j'ai passé toute cette partie du film à pleurer comme un bébé, alors que je ne l'avais presque pas fait jusque là malgré une écriture parfois dramatique.
Je m'étais surpris ces dix dernières années à penser qu'on avait régulièrement atteint le sommet de la puissance dans les batailles du Marvel Cinematic Universe, parce que de temps en temps un film (Thor, Avengers, Gardiens de la Galaxie, Avengers 2, Black Panther...) venait relever encore le niveau, mais en fait ce qui rend les scènes de batailles aussi grandioses ce n'est pas la puissance des intervenants que la qualité de la mise en scène, et là clairement, Le Retour du Roi fait documentaire. Trop simpliste, même avec ses différents fronts bien coordonnés.
D'un autre côté, c'est un peu dommage parce qu'on est tellement habitué-e-s à voir un très haut niveau de qualité visuelle qu'on ne fait plus gaffe aux effets fantastiques. Je n'ai pas trouvé Endgame marquant de ce point de vue et sa bande-son ne m'a pas laissé non plus de souvenir impérissable (mis à part quelques utilisations très intelligentes du leitmotiv de Captain America, la fameuse marche de son premier film), mais de fait, il est joli à regarder. Pas au niveau révolutionnaire d'un Doctor Strange, d'un Black Panther, mais au moins avec la posture iconique d'un Avengers, premier et second du nom (le troisième, encore une fois, était une merde).
En bref : Avengers Endgame est une formidable conclusion à la première époque du Marvel Cinematic Universe. Évoquant le souvenir de quelques films précédents, revenant sur les rêves et les désillusions de ses personnages principaux, le film déroule une écriture presque impeccable en la plaçant au service d'une débauche visuelle très appréciable. La dernière partie est un raz-de-marée d'émotions et de grandeur qui rend hommage à tout le MCU et donne envie d'en voir une nouvelle génération. Je recommande sans hésiter.
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