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17.3.22

Du voyage dans le temps sans voyager dans le temps.


Travelers.


Créateur : Brad Wright.
Origine : Canada.
Date de diffusion : entre octobre 2016 et décembre 2017 sur Showcase au Canada puis dès décembre 2016 sur Netflix pour le monde.
Nombre de saisons : 3 saisons de 12, 12 et 10 épisodes respectivement.
Genre : science-fiction, drame psychologique.
Vue en VOST.



Interprètes principaux :
Eric McCormack : agent du FBI Grant McLaren / Voyageur 3468.
McKenzie Porter : Marcy Warton / Voyageuse 3569.
Nesta Cooper : Carly Shannon / Voyageuse 3465.
Jared Abrahamson : Trevor Holden / Voyageur 0115.
Reilly Dolman : Philip Pearson / Voyageur 3326.
Patrick Gilmore : David Mailer, travailleur social pour Marcy Warton.
Les États-Unis, à notre époque. Marcy Warton, jeune femme souffrant de lourd handicap mental et travaillant comme femme de ménage dans une bibliothèque, Carly Shannon, mère célibataire en situation précaire, Trevor Holden, lycéen sportif et arrogant, et Philip Pearson, jeune héroïnomane à la dérive, ne se connaissent pas, mais ils ont un point commun : ils sont surveillés par l'agent du FBI Grant MacLaren dans le cadre d'une enquête sur la cyber-criminalité.

Un jour, les cinq personnages subissent des accidents ou agressions qui auraient dû provoquer leur mort, mais sont sauvés in extremis : des Voyageurs, êtres humains venus d'un lointain futur, ont téléchargé leur conscience dans leurs esprits quelques instants avant leur décès pour former une équipe vouée à préserver l'humanité d'un avenir apocalyptique.
Stargate SG-1 est une série de science-fiction américaine développée par Brad Wright et Jonathan Glassner pour la MGM et faisant suite au film Stargate : La porte des étoiles sorti en 1994. Si le cœur narratif de la série repose sur son postulat principal - l'existence dans la Voie Lactée de nombreuses races extraterrestres sur la beaucoup de planètes habitées, la série laisse également beaucoup de place à des intrigues purement terriennes liées au statut secret du programme Porte des Etoiles.
Celui-ci dépend, dans la série, de l'Armée de l'Air des États-Unis d'Amérique, ce qui permet au passage de tourner toutes les scènes de la base fictive du StarGate Command dans les locaux bien réels de la base de Cheyenne Mountain, Colorado, qui abrite le NORAD (pour NORth America Aerospace Defense Command, ou Commandement de Défense Aérospatiale de l'Amérique du Nord).

Vu le nombre de films et de séries qui ont été tournés là, c'est probablement l'une des bases militaires américaines les plus célèbres, et du coup oui oui c'est un vrai endroit de la vraie vie avec des vrais soldats dedans.

De fait, la légitimité de l'Armée de l'Air américaine à commander le programme Porte des Etoiles qu'elle garde secret aux yeux du grand public états-unien et mondial est régulièrement questionnée et confirmée tout au long de la série Stargate SG-1, avant qu'une autorité civile internationale ne prenne le relais et ne dirige notamment l'Expédition Atlantis vers une galaxie lointaine, qui est au cœur de la série Stargate Atlantis.
Si je vous prends la tête avec un sujet qui n'a absolument rien à voir avec l'article du jour, c'est parce qu'il est complètement en lien avec l'article du jour. Je tiens à ce que tu comprennes, Internaute, à quel point les séries de la franchise Stargate, et en particulier SG-1, devaient être consensuelles. Le fait qu'une de ces séries était en grande partie tournée dans des locaux militaires officiels, avec de l'équipement militaire officiel (et des balles à blanc, faut pas déconner), associait directement l'armée américaine et son image publique à cette franchise (même dans une série plus civile, internationale et décontractée comme Stargate Atlantis). Il y a même un double-épisode de la série Stargate SG-1 centré sur un journaliste en reportage au sein de la base Cheyenne Mountain qui propose un récit à la limite de la propagande militaire, avec combats héroïques et eulogie des sacrifiés au nom de la patrie.

Cet aspect consensuel des séries Stargate saute aux yeux quand on les compare non pas à d'autres séries de SF de la même époque (qui ne sont pas moins consensuelles, y'a qu'à voir Sliders : les mondes parallèles), mais à d'autres travaux des mêmes showrunners - et on en revient à Brad Wright. Dans les séries Stargate, à cause de l'association avec l'armée et de la volonté de proposer un divertissement familial, il n'est pas question de filmer une goutte de sang et des blessures ouvertes (c'est pourtant pas les fusillades et les mises à mort qui manquent), ni de représenter la drogue, l'alcool, le sexe (c'est d'ailleurs ce qui m'avait choqué dans le premier et seul épisode de Stargate Universe que j'ai regardé), les violences domestiques, symboliques ou systémiques, et il n'est évidemment pas question de porter une critique sociétale ou politique. Consensuel, on a dit.

Bref, tout ça pour dire qu'après trois séries dont il était showrunner, soit 14 ans de travail en lien plus ou moins direct avec l'armée américaine, Brad Wright a probablement voulu changer d'air et retourner au pays - oui parce qu'il est canadien à la base. Ce qui nous amène, l'introduction est enfin terminée, à Travelers, une série de SF purement canadienne dirigée par un Canadien.
Vous l'avez donc lu dans le titre, Travelers, en français "Les voyageurs du temps", mais on va oublier les titres français ils sont toujours à chier et bourrés de spoilers, est une série de SF sur le voyage dans le temps. Seulement, là où la SF est un genre qui le plus souvent (mais pas toujours) met en scène un récit futuriste pour proposer une réflexion sur le présent (voire même critiquer celui-ci), Travelers propose un récit contemporain pour proposer une réflexion, bah sur le présent aussi, mais en se projetant dans l'avenir.
La grande originalité, évidemment, réside en ceci que les êtres humains venus du futur, les Voyageurs du titre, sont des êtres humains : ils n'ont aucun don de prescience (on va y revenir) et ignorent donc quelle est la portée de leurs propres actes. On les a envoyés (on va y revenir aussi) dans le passé à partir d'un futur déterminé (on va...ok pardon j'arrête) afin d'empêcher que ce futur n'advienne (... pardon.), mais ils n'ont aucun moyen de se projeter dans l'avenir pour savoir si "ça a marché." Cette incertitude constante est d'ailleurs ce qui explique le dénouement ouvert de la série, que j'ai un peu vu venir parce que je m'étais micro-spoilé avant de l'atteindre. [spoiler] L'autorité futuriste qui gère les missions des Voyageurs décide à un moment d'enclencher un protocole d'abandon qui signifie, dans l'univers de la série, bon déjà qu'elle n'influera plus jamais sur notre présent (sur son passé donc), mais aussi qu'elle a pris cette décision soit parce que "le futur est sauvé", soit parce qu'il est considéré comme définitivement irréparable, et il est impossible pour les Voyageurs de savoir si c'est l'un ou l'autre. [Fin de spoiler]
Pour le dire clairement et sans vous spoiler, Brad Wright utilise le dénouement de sa série pour énoncer un message de responsabilisation au public, afin que nous-mêmes soyons les artisans d'un avenir aussi acceptable que possible (et en l'occurrence, il a malheureusement été visionnaire, mais sur ça aussi on va revenir).

Bon j'avoue, en vrai c'est sûrement lui mon préféré, mais c'est parce que derrière ses airs de jeune héros tragique.. c'est un jeune héros tragique ! Il s'est retrouvé accro à la drogue malgré lui et il est le membre du groupe avec le plus de problèmes et le moins de liens sociaux, mais je l'adore.

C'est d'ailleurs un des trucs que j'ai le plus aimés dans Travelers : pas son dénouement, évidemment (je l'ai découvert à la fin, normal), mais le fait qu'il s'agisse d'un récit sur le voyage dans le temps, tout simplement parce que la série est super récente, du coup, logiquement, elle profite de toutes les erreurs qui ont été faites par tous les films et toutes les séries basées sur le voyage dans le temps. Toutes ces petites incohérences, tous ces paradoxes temporels qui cassent le scénario, bah ici, y'en a pas, parce qu'aucun détail n'a été négligé. Et ce pour une raison simple : comme toutes les histoires qui parlent de voyage dans le temps, Travelers pose les règles de fonctionnement.

De fait, dans la série, les Voyageurs sont envoyés dans notre présent par le Directeur (j'avais dit qu'on allait y revenir), qui dirige le futur, fonctionnent par équipes de cinq, chaque membre de chaque équipe a une fonction précise (médecin, historien, technicien, tacticien et leader), et tous les Voyageurs, peu importe leur statut, doivent respecter six Protocoles. Certains sont d'une évidence enfantine (protocoles 1, 2 et 5, "la mission passe avant tout", "laisser le futur au passé" et "en l'absence d'ordre précis, maintenir la vie de l'hôte", autrement dit rien ne doit entraver l'exécution d'une mission ordonnée par le Directeur, les Voyageurs ne doivent pas se laisser influencer par leurs connaissances du futur, et... bon, il faut rester en vie, c'est logique), l'un est un rappel des règles habituelles du genre - protocole 3, "ne pas prendre de vie ou sauver de vie, ne pas interférer, sauf ordre contraire du Directeur" - et les deux autres ne sont évoqués utilement que quand ils sont enfreints - protocole 4, "ne pas se reproduire" (on est là pour sauver le futur, pas pour être partie prenante du présent, sans parler de l'évident risque de jouer au docteur avec ses propres ancêtres) et protocole 6 "ne jamais communiquer avec des Voyageurs en dehors de l'équipe sauf sur ordre du Directeur".
D'ailleurs, afin de compléter ces protocoles, on nous rappelle régulièrement que les Voyageurs sont en mission dans le présent, qu'ils ont prêté serment d'œuvrer à un meilleur futur "au risque de leur vie", ce qui est expliqué très vite dans la première saison. Comme on le dit souvent dans d'autres films et séries, modifier le passé c'est risquer d'effacer les circonstances de sa propre naissance mais c'est précisément l'objectif des Voyageurs qui veulent changer le futur qu'ils ont quitté pour le meilleur, au prix de leur propre existence (j'avais dit qu'on en reparlerait).

Trevor, le technicien ? Meilleure évolution de personnage de la série. Il a l'air d'être un ado mais... nan j'vais pas vous spoiler, ce perso est beaucoup trop intéressant...

J'vous rassure, j'ai été ébloui par l'intelligence de l'écriture de cette série dès le début, on balance pas l'ensemble des protocoles d'un coup, on les découvre progressivement, notamment quand un personnage pris de panique se voit conseiller par un membre de l'équipe de réciter un texte connu pour retrouver son calme.
Par la suite, on retrouve ces protocoles au fil des missions ponctuelles assignées par le Directeur (l'autorité du futur) à l'aide de Messagers, des enfants utilisés temporairement pour porter un message envoyé du futur (parce que seuls les enfants peuvent remplir cette fonction sans mourir d'anévrisme juste après), avant de reprendre conscience un peu déboussolés (les pauvres. On va y revenir.) et d'être renvoyés poliment par les Voyageurs.

Je pense que je pourrais pas surestimer le talent de McKenzie Porter qui joue incroyablement bien le personnage d'une jeune femme souffrant de lourd handicap mental. Pourquoi n'avoir pas pris de comédienne en situation de handicap, me direz-vous ? Déjà parce qu'une comédienne aussi lourdement handicapée, ça existe probablement pas, ensuite parce que le rôle impliquait qu'elle soit aussi une jeune femme normalement intelligente pendant tout le reste de la série.
Vraiment : les personnages féminins sont SUPER BIEN écrits dans Travelers. Entre Carly, tacticienne du groupe, qui est chargée de l'armement, imparable au fusil de sniper sans être un cliché de femme-soldat dure et impitoyable, Marcy la toubib bienveillante et surtout vaillante, ou Grace la programmeuse socialement inadaptée mais qui essaie très fort, sans parler de Kath McLaren, je les adore. (oh, et David est adorable ♥)

Vous l'aurez donc compris, Travelers c'est bien de la SF avec des règles établies, certes beaucoup moins de technobabillage que dans Stargate, mais il est tout de même question de technologie relativement futuriste (l'antimatière, le transfert de conscience entre les corps et à travers le temps et l'intelligence artificielle), mais qui repose essentiellement sur les outils du XXIème siècle, principalement les réseaux sociaux et bases de données publiques (qui permettent de réunir des informations dans le futur sur les morts, donc les hôtes potentiels).
L'ironie, justement, c'est que concernant les antagonistes, la série n'essaie pas de réinventer la roue à l'aide de trouvailles narratives incertaines et se repose sur les fondamentaux de la science-fiction : c'est à la fois un monde froidement mécanique et les paradoxes de leur fonctionnement qui crée des adversaires aux Voyageurs. [spoiler] En effet, le Directeur étant une intelligence artificielle incapable d'empathie et de compassion, ne prenant des décisions que dans l'objectif du bien commun au mépris des sacrifices individuels, certains humains du futur décident de suivre le Grand Plan de manière humaine, donc en contestant son autorité. [fin de spoiler] De fait, les Voyageurs utilisant les corps de personnes sur le point de mourir et communiquant à l'aide d'enfants employés comme "coursiers temporels", certains considèrent cette attitude comme du parasitisme opportuniste, et décident que quitte à agir en parasites, la fin justifie les moyens (et voilà, on y est revenus aussi)... Et je vous jure, les Méchants dans cette série, autant on a du mal à les considérer comme des méchants (surtout quand on voit quel sort ils subissent aux mains des Gentils), autant à certains moments, brrr... O_O

Parce que, ça on l'oublie pas d'un bout à l'autre de la série, il s'agit de SF, mais aussi d'une série à taille humaine, avec 6 personnages principaux, des enjeux personnels ou psychologiques intéressants et souvent nourris par les approximations du Directeur. Bah oui, à plusieurs siècles d'écart y'a toujours des erreurs possibles, et par exemple, le fait que Marcy passe instantanément d'un lourd handicap mental à un génie de la médecine et de la biologie, c'était pas prévu et ça pose problème face aux services sociaux...
Pire encore, et encore plus intéressant : j'ai eu du mal, pendant le visionnage de cette série, à définir mes personnages préférés parce que tous ont des qualités appréciables, mais j'aime énormément Philip Pearson à cause de son écriture dramatique. Il souffre d'une forte dépendance à l'héroïne mais, étant l'historien de l'équipe, il possède la connaissance de plusieurs siècles qui pour lui devient vite une torture mentale : les morts et les désastres s'accumulent dans son esprit, mais il n'est pas autorisé à intervenir pour les empêcher (notamment parce qu'une mort, c'est un hôte potentiel pour les Voyageurs).

Juste pour l'exercice : tu réagirais comment si tu découvrais un jour que l'identité de ton mari a été entièrement écrasée par une conscience inconnue qui occupe désormais son corps, ne sait rien de votre vie commune, et continue à jouer les époux à l'insu de ton plein gré ?
Bienvenue dans les questionnements moraux et humains de Travelers.

Les rapports entre personnages, au sein de l'équipe et en dehors, fournissent donc un propos narratif, philosophique et social passionnant à cette série (le personnage de Trevor en est un exemple), tout autant que leurs tourments personnels. Régulièrement en proie au doute face à des efforts qu'ils soupçonnent d'être vains (parce que les connaissances de Philip sur le présent et le futur proche peuvent se révéler obsolètes au moindre changement dans le futur, et parce que le futur dont viennent les Voyageurs arrivés tardivement peut être très différent de celui que les héros ont quitté, et je peux ajouter deux coches à ma liste "on va y revenir"), les héros peinent à trouver un sens dans leurs actes et même dans le Grand Plan lui-même.
Après tout, l'humanité c'est de la merde, la pollution globale, le changement climatique et même une pandémie mondiale fictive trois ans avant celle du Covid (j'avais dit que Brad Wright était un peu visionnaire) restent des périls évidents et surtout, effacer un désastre n'empêche peut-être pas un futur cataclysmique de survenir dans d'autres circonstances. On en revient à ce que je disais : Travelers se dote d'un dénouement ouvert, mi-figue mi-raisin, laissant au public la responsabilité d'adopter un mode de vie plus sain pour le bien commun.

Tenez par exemple, vous voyez cet engin avec les colonnes là ? C'est un appareil quantique qui permet d'accueillir les consciences du futur dans le présent et les renvoie dans les hôtes à proximité. Design simple, fonctionnement clair, c'est pas de la hard SF tendance space opera, j'adore.

Bref, tout ça pour dire que malgré son format relativement restreint de 34 épisodes, Travelers est très riche et intéressante. Tout n'est pas parfait sur le plan formel, loin de là, mais j'ai beaucoup apprécié le soin qui a été apporté à l'esthétique. Comme dans un certain nombre de films récents, j'ai rarement vu de la SF qui ressemble aussi peu à de la SF, les bidouillages technologiques sont à la fois rares et réalistes, y'a un petit côté Matrix parce que les Voyageurs communiquent via le Deep Web (l'Internet caché) et en lignes de codes, les effets visuels numériques sont très propres (j'ai notamment en tête l'exemple d'un météore très réussi) et surtout, la mise en scène est complètement dingue. À certains moments, j'ai VRAIMENT eu l'impression de voir des plans dignes du cinéma.

*insérer ville complètement vide en plein milieu d'une pandémie d'ampleur mondiale*
J'vous jure on aurait dit des images d'actualité du printemps 2020, au début du Covid. Cette mise en scène bordel ♥

Alors certes, y'a quelques tropes assez éculés et agaçants à certains moments (notamment le coup du personnage qui, au lieu d'activer un dispositif essentiel quand il en a l'occasion, se pose pour allumer une clope, tirer une taffe, laissant le temps aux Méchants le temps d'arriver pour empêcher le plan d'être exécuté, et cette séquence est tellement laborieuse...) et certaines facilités d'écriture - le futur est apocalyptique mais y'a quand même BEAUCOUP de Voyageurs en mesure de le quitter pour venir dans le présent ; remarquez, s'ils sont plus nombreux dans le présent, ils sont en capacité de créer des conditions de vie et de population meilleures pour le futur, ça se tient - mais globalement la série reste très agréable à regarder et surtout très satisfaisante.
Elle est drôle quand on s'attend à ce qu'elle le soit (y'a un running gag sur les Voyageurs qui kiffent la nourriture du présent, y compris la junk food, parce que dans le futur ils sont élevés aux levures et à l'eau recyclée), elle est touchante, très souvent (principalement concernant les Voyageurs qui apprécient la nature, les animaux, le soleil et les temps de contemplation qui ont disparu à leur époque), c'est nerveux quand ça doit l'être et dramatique - surtout vers la fin - à de nombreuses reprises.

C'est une des séquences de décès les plus pleurogènes, les plus oniriques et les plus réussies que j'aie jamais vues dans toutes les séries télé que j'ai regardées dans ma vie. C'est rare que la scène soit filmée du point de vue du personnage qui décède, et là c'est fait avec tellement de talent...

L'une des grandes lignes directrices de Travelers, c'est qu'on se prend à être vraiment inquiet pour les protagonistes. Il leur arrive des trucs graves, ils sont vraiment mis en danger, contrairement à plein de séries où le spectateur a accès à plus d'informations que les personnages, ici on vit la même incertitude et les mêmes ignorances qu'eux, on découvre les dangers ou les alliés en même temps qu'eux, j'ai adoré ça !


Ah, et au fait, vous vous rappelez quand j'ai dit que Brad Wright en avait sûrement marre de faire des trucs consensuels avec Stargate ? Oui bah la drogue avec Philip Pearson c'est réglé, on parle aussi d'alcoolisme, de handicap, de violence systémique, de préjugés, y'a du sexe, de la violence symbolique ou économique, on questionne la précarité, les violences conjugales bref : Travelers est une série complètement ancrée dans son époque, et c'est BON.
D'ailleurs, dans le futur, tout le monde est vegan, non pas, comme le dit débilement un personnage, parce qu'il n'y a plus d'animaux à bouffer, mais parce que respecter la nature et les animaux c'est la base. Et du coup ça se retrouve dans l'écriture de la série ^^
En bref : j'ai rarement eu l'occasion de savourer une série aussi bien écrite. Il n'y a pour ainsi dire aucune incohérence liée au sujet principal (le voyage dans le temps), les questions que l'on peut se poser trouve des réponses, quelques facilités demeurent dans l'écriture de quelques personnages ou de leurs rapports mais les 5 ou 6 principaux sont absolument parfaits. La portée socio-politique de la série, les réflexions qu'elles engagent au niveau psychologique, sociétal ou philosophique sont vraiment intéressantes, et en plus c'est ultra bien mis en scène. Vraiment, du cinéma en 34 épisodes de 45 minutes, regardez, vous aurez du mal à ne pas apprécier.

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