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14.9.19

Un nouveau format, de nouveaux publics, une ampleur générationnelle.

Marvel Cinematic Universe : Première Époque.

⚠️ NE LISEZ SURTOUT PAS CET ARTICLE SI VOUS N'AVEZ PAS VU AVENGERS : ENDGAME À MOINS DE NE PAS ÊTRE DÉRANGÉ-E PAR DES SPOILERS DIRECTS ET TOTALEMENT VISIBLES.
JE PRÉCISE ÉGALEMENT QUE J'AI COMMENCÉ À ÉCRIRE CET ARTICLE PEU APRÈS LA SORTIE D'AVENGERS : ENDGAME. LE VISIONNAGE DE SPIDER-MAN : FAR FROM HOME A NOTABLEMENT CHANGÉ MON POINT DE VUE SUR LE TRAITEMENT DU PERSONNAGE DE TONY STARK.⚠️

Je n'ai pas découvert le Marvel Cinematic Universe dès ses débuts.
J'en ai entendu parler peu avant la sortie d'Iron Man 2, qui est le troisième film de ce projet, et tout le bien qu'on m'en avait dit par avance m'a fait acheter Iron Man et L'incroyable Hulk en dvd pour les voir aussitôt. Et j'ai adoré ce que j'ai vu.
Je ne réalisais évidemment pas, à l'époque, que j'embarquais pour une passion de plus de 10 ans à l'égard d'une immense fresque cinématographique qui ferait également de moi un lecteur de comics. J'ai juste vu l'histoire de deux mecs, Tony Stark et Bruce Banner, en proie à des conflits personnels, qui y répondaient chacun à leur manière, tout en partageant exactement la même réalité narrative.


Parce que c'est ÇA, la grande force du MCU, et l'innovation qu'il a apportée : alors que, jusque là, des films différents existant dans la même réalité, c'était plutôt exceptionnel (ou sujet à clin d'œil, notamment entre Spielberg et Lucas), ce projet cinématographique nous dépeignait des histoires se passant dans le même univers sans être les suites les unes des autres (Thor Ragnarok n'est pas la suite de Captain America Civil War, Doctor Strange n'est pas la suite d'Iron Man 2 etc..).
Du coup, alors que la plupart des gens qui critiquent le MCU affirment sans sourciller que tous les films se ressemblent et qu'ils sont un outil d'uniformisation pour Disney et Hollywood, je déclare le contraire.

C'est LA raison pour laquelle j'ai toujours aimé le MCU, même malgré les films médiocres ou mauvais dont au moins un (Thor : le monde des ténèbres) a partiellement trouvé grâce à mes yeux depuis que j'ai vu Avengers Endgame. Le MCU ne dépeint pas un univers dans lequel existent des êtres surhumains ou surnaturels, il dépeint des histoires personnelles qui souvent se complètent, parfois se croisent, dans un univers commun. C'est la saga de Tony Stark, celle de Thor, de Steve Rogers ou de Natasha Romanoff, d'autres personnages, et parfois elles se rejoignent dans la grande tapisserie du destin de cet univers partagé.
C'est pour ça que j'ai adoré Avengers Endgame, et notamment son dénouement : comme les gens du monde réel, les personnages fictifs naissent, existent et disparaissent, quand leur histoire se termine. Parfois, une page doit être tournée pour que de nouveaux protagonistes mènent leur existence, même fictive. Et c'est de ça que je compte parler dans cet article.

J'ai toujours beaucoup aimé le personnage de Tony Stark dans le MCU, même si je ne m'en sens pas particulièrement proche, parce que contrairement à d'autres vétérans du MCU (comme Thor), il a eu sa remise en cause dès le début de son premier film. Le mec il entre dans la plus grande fresque de films super-héroïques jamais constituée, dix minutes plus tard il est capturé par des terroristes musulmans en Asie centrale. BAM. Iron Man. C'est parti.
D'ailleurs, j'ai toujours beaucoup aimé les personnages qui partent avec un capital sympathie négatif ou un passif de merde, et qui ensuite adoptent une démarche de rédemption, plutôt que les héros propres sur eux qui sont en phase d'apprentissage - comme Steve Rogers et Thor. C'est la raison pour laquelle je préfère Jaime Lannister à Jon Snow : d'un côté la rédemption malgré un passé chargé, de l'autre un apprentissage sans erreur de parcours à faire oublier au monde.

Bref, Tony Stark me plaît bien parce qu'il a toujours été sur une ligne étroite entre le légalisme - travailler avec le gouvernement américain, reconnaître les Accords de Sokovie - et l'individualisme - il peine à se fier à quiconque en dehors de lui-même au point de dépendre énormément de son armement. Par certains aspects, il est incroyablement intransigeant, mais souvent apparaît sous l'armure froide et dure l'homme plein d'amour - l'altruisme est une forme d'amour - et désintéressé. C'est ce Tony Stark qui dévie une tête nucléaire au-dessus de New York, qui forme Peter Parker pour en faire son héritier et reconnaît les progrès de son disciple, se bat au-delà de ses forces contre Thanos, finit par se marier, avoir une fille, avant de donner sa vie pour vaincre Thanos à l'aide des Pierres d'Infinité.
La Première Époque s'ouvre et se ferme avec lui, et je trouve ça très légitime : la plupart des personnages majeurs du MCU lui sont redevables et son héritage est enfin sauf - la paix, la protection de la Terre, l'image d'un vrai héros. Le Tony Stark qui claque des doigts devant le Titan Fou, c'est le même qui refusait de laisser Ho Yinsen dans une caverne afgane, et c'est grand.


Alors que le MCU a fait entrer les films de super-héros dans une nouvelle phase pleine d'effets spéciaux grandioses et de mise en scène musclée, avec aussi des plans iconiques notamment sur Hulk, la raison pour laquelle j'aime le personnage de Bruce Banner, c'est parce qu'il est pétri de conflits typiquement humains.
Sa mutation, le rayonnement gamma qui a fait de lui "un monstre" d'une violence dévastatrice, je l'ai toujours perçue comme une forme de schizophrénie qu'il n'arrivait pas à gérer. Deux consciences dans le même corps et une paix qui a mis presque dix ans à s'établir avant de devenir aussitôt une relation fusionnelle.

Pour ma part je n'ai eu aucun problème avec le design de BrHulk Banner dans Avengers Endgame, "le meilleur des deux", comme il dit, l'intelligence de l'un et la force de l'autre, parce que c'est ce qui était prévisible dans l'établissement de rapports pacifiés entre les deux personnages. Mais avant ça, cette présence lui posait des problèmes à la fois concernant sa place dans l'équipe - dont il ne voulait pas faire partie à la base - et dans ses rapports aux autres. J'aime tout particulièrement le premier Avengers de ce point de vue : Tony Stark qui le titille, l'incite à adorer son "pouvoir" alors que lui essaie de s'en débarrasser, et Bruce lui-même qui rappelle qu'il vivrait très bien si on était pas venu le chercher ^^ Sa fuite entre Age of Ultron et Thor Ragnarok est logique, mais j'ai aimé son retour dans Endgame :)


On va pas se mentir, la première fois que Black Widow apparaît dans le MCU, c'est pour mettre Tony Stark en valeur, ou en tout cas pour servir son intrigue à lui. Il est mourant, il commence à partir en glande reproductrice masculine, Pepper décide de lui imposer une nouvelle assistante en la personne de "Nathalie Rushman", et on n'apprend que plus tard qu'elle a été placée là par Nick Fury pour garder un œil sur celui qui était pressenti pour diriger les Vengeurs.

Ce n'est qu'au moment d'Avengers que son histoire commence à se révéler : elle a un passé violent, peu d'attaches, et elle partage ces points communs avec Clint Barton. Par la suite, son rôle avec les Vengeurs (seuls ou en groupe, elle est par exemple l'alliée de Steve Rogers et Sam Wilson face à HYDRA dans Winter Soldier) l'humanise et la sociabilise, même si elle revendique toujours d'être un monstre. Mais la machine à tuer est humaine, elle a des failles, qui se révèlent face aux accords de Sokovie (Civil War), et surtout quand elle est forcée de coordonner les rares survivants à l'attaque de Thanos, avant de se sacrifier pour la Pierre de l'Âme et son ami de toujours, Clint, qui contrairement à elle, a une famille à perdre.
J'ai toujours aimé le fait que, malgré son surnom, malgré son allure de tueuse froide, russe et détachée, Nat' Romanoff ait toujours été un personnage plein d'amour et de dévouement. Elle n'hésite pas à révéler les dossiers d'HYDRA, rendant public son parcours d'espionne indépendante et amorale, va trouver le prince T'Challa, futur Black Panther, et ne cesse de revoir sa position pour ne jamais vraiment trahir Steve Rogers.
Pour moi, c'est elle le cœur des Vengeurs, leur représentation la plus humaine et bienveillante.


Même si, comme je l'ai dit plus haut, je ne suis pas fan des personnages dont le seul défaut est l'inexpérience et dont le seul enjeu est d'apprendre en faisant leur preuves plutôt que de se rebâtir sur un passé trouble, Thor m'a toujours plu, pas spécialement en tant que tel, mais dans tout ce qu'il était possible de faire avec lui.
Déjà, la base, je suis très fan de la mythologie nordique, et ce depuis bien avant le MCU. D'autre part, le premier Thor, fondateur de la série personnelle du héros (extraterrestre donc, et non plus divin), a été réalisé par Kenneth Branagh, un cinéaste et acteur de cinéma et de théâtre qui connaît très bien l'œuvre de Shakespeare pour l'avoir mise en scène et interprétée de nombreuses fois (6 des 18 films qu'il a réalisés entre 1989 et 2018 sont des adaptations du dramaturge ou, pour l'un, est une mise en abyme sur son Hamlet). Et tout comme j'adore la mythologie nordique, j'adore Shakespeare.

Du coup j'ai toujours beaucoup aimé l'écriture du personnage de Thor, un prince promis au succès qui enchaîne les erreurs par orgueil et impulsivité, connaît un destin dramatique (il perd sa mère, puis son père, puis son monde) et ne cesse de lutter contre l'adversité malgré ou avec son frère adoptif Loki, pour finalement atteindre une forme de maturité.
À la suite d'Avengers Endgame, beaucoup de gens ont apprécié sa représentation qui en fait une illustration juste et respectueuse de la dépression et, de fait, Thor est un archétype très appréciable du personnage qui a la force physique et le pouvoir, mais est pétri de tourments moraux et psychologiques. Comme dans une tragédie grecque... ou shakespearienne.

 
On a tendance à l'oublier mais Clint Barton, alias Œil-de-Faucon, n'est pas le dernier membre des Vengeurs de première génération introduit dans le MCU. Il est même arrivé avant Captain America, puisqu'il apparaît dans Thor en tant que membre du SHIELD chargé de neutraliser l'Asgardien - ce qu'il ne fait pas, préférant le regarder taper des gros bras pour récupérer Mjollnir.
Si l'écriture d'Avengers ne le sert pas beaucoup - même si dans la dernière partie ses performances à l'arc explosent tout record précédemment établi par un elfe de la Terre du Milieu - c'est dans la suite qu'il trouve ses lettres de noblesse.

Avengers : Age of Ultron, loin des enjeux spatiaux - pas de Loki, pas de Thanos, la narration est purement terrienne - met l'accent sur l'humanité de ses personnages. Dans ce cadre, Clint Barton est à la fois le plus mature et le seul père de famille parmi les Vengeurs, et c'est tout naturellement qu'il prend Wanda Maximoff sous son Aile-de-Faucon (pardon) alors qu'elle essaie de devenir une héroïne admirable. Le discours a fait date, le personnage a été confirmé comme le membre le plus stable et le plus fédérateur de l'équipe.
Son absence dans Avengers Infinity War est donc surprenante, mais elle est confirmée par les intérêts familiaux de Barton dans Endgame, la blessure qu'il reçoit lorsque son épouse et ses enfants sont tués par Thanos, et le parcours de justicier errant qu'il entreprend ensuite. Pour moi, ce personnage est l'un des plus humains, au sens émotionnel du terme, et l'un des plus intéressants des Vengeurs.


J'avoue que j'ai toujours eu un peu de mal avec Captain America dans le MCU, même si la narration et les personnages au milieu desquels il évolue sont souvent intéressants.
Il faudrait que je voie la série Agent Carter, parce que dans son premier film, je trouve que les Howling Commandos ne sont pas spécialement mis en avant. Dans The Winter Soldier, c'est davantage le personnage éponyme et l'intrigue autour d'HYDRA que je trouve marquants (surtout qu'Arnim Zola a toujours été vachement malaisant) et Civil War a le mérite d'introduire des persos très cools (Spidey et Black Panther) et d'avoir une première moitié géniale, mais passée la séquence de l'aéroport, on se fait un peu chier.

Qui plus est, le personnage est extrêmement monolithique et campé sur ses positions. C'est même ce qui le caractérise le plus : First Avenger est un bon film de guerre, et à partir d'Avengers c'est de voir Steve Rogers évoluer dans un monde aux nuances infinies entre les justes et les criminels, les espions et les soldats, les guerres et le terrorisme, qui est intéressant, mais lui reste fidèle à ses principes d'un bout à l'autre du MCU.
C'est d'ailleurs ça qui pose problème dans Avengers Age of Ultron (où il s'oppose à la création de Vision), dans Civil War (où il s'abstient d'annoncer une mauvaise nouvelle à Tony Stark pour couvrir Bucky Barnes) et dans Infinity War (où la division des Vengeurs contribue à causer leur défaite, ce qui sera reproché à juste titre par Stark dans Endgame).
Après, le personnage est plutôt intéressant dans sa recherche irrégulière d'une vie tranquille, mais comme le dit Loki dans Avengers, ce Captain America est un homme hors du temps, et je trouve logique qu'il termine la première époque du MCU en rejoignant la sienne.


Dans les comics Marvel, ceux qui font le plus penser à une famille, en dehors évidemment des X Men, ce sont les 4 Fantastiques - et pour cause, deux sont mariés (Reed Richards et Susan Storm) et deux sont de la même fratrie (Susan et Johnny Storm). D'ailleurs les 4 Fantastiques ont eu leurs films, trois fois (je vais occulter la troisième parce que.... je vais occulter la troisième) et avec le recul je vois pas bien ce qu'il y a à reprocher à ces films.
OK, les méchants sont clichés, l'écriture est moyenne et les dialogues faibles, mais les effets spéciaux sont cool, la musique se défend et les films ont le mérite de traiter leur sujet avec légèreté et autodérision, ce qui rappelle les comics (d'ailleurs, la Torche Humaine est jouée par Chris Evans aka Captain America, c'est rare les acteurs qui ont joué plusieurs personnages du même univers, comme Jon Favreau qui a joué Foggy Nelson dans Daredevil et Happy Hogan dans le MCU ^^).

Mais dans l'écriture du MCU et surtout des deux Gardiens de la Galaxie, c'est bien ce groupe (plutôt pensé comme un pendant spatial des Vengeurs, des amis mais pas une famille) qui fait figure, justement, de structure familiale - en particulier dans Guardians of the Galaxy vol. 2 avec le rôle paternel de Yondu (je vais oublier l'autre taré joué par Kurt Russell parce que.... je vais oublier l'autre taré).
Clairement, les Gardiens, c'est une famille, dominée par Peter Quill/Star-Lord et Gamora, avec le grand frère bourrin au grand cœur, le ptit cousin nerveux et son grand frère introverti (c'est même un arbre, faut dire !) qui devient bizarrement le bébé de la bande dans la suite, les deux petites sœurs, l'extravertie hilarante et l'introvertie solitaire (Mantis et Nebula)... Ce côté familial se voit encore plus dans Endgame où Nebula et Rocket s'efforcent de reconstruire ce qu'ils ont perdu et où, ironiquement, les rapports sont inversés. Dans les films précédents, la rivalité de Nebula et Gamora a mis des années pour devenir un lien de confiance et d'amour à l'initiative de la seconde, et là ça prend quelques instants grâce à la première.

Bref, j'ai toujours adoré ce côté familial des Gardiens, qui nous rappelle que la famille ce n'est pas juste les liens du sang (Quill a buté son propre père biologique, ce connard d'Ego, qui avait tué sa mère) et qu'une famille même dysfonctionnelle est toujours présente, dans les pires moments comme les meilleurs.

https://svenjaliv.com/

Tiens d'ailleurs en parlant de famille, Wanda Maximoff se pose là. Je sais pas s'il s'est agi de construction narrative ou de choix professionnels de la part d'Aaron Taylor-Johnson (interprète de Pietro Maximoff) - peut-être les deux, mais le fait que la jeune femme perde son frère dans le film même où ils sont intégrés comme antagonistes temporaires a fait d'elle à la fois une survivante et une héritière spirituelle de Clint Barton.
J'ai découvert Elisabeth Olsen avec ce rôle (je l'ai aussi vue dans le très mauvais Godzilla de 2014 avec, ben tiens, Aaron Taylor-Johnson), et je l'ai trouvée géniale dans l'ensemble du MCU jusqu'à maintenant.

Parce que Wanda Maximoff, c'est la nouvelle génération, préparant le terrain pour Captain Marvel (en termes de production) ou lui succédant (dans la chronologie de la narration). Les deux ont vu leur vie transformée par une Pierre d'Infinité, les deux y ont perdu un être cher (Mar-Vel et Pietro Maximoff), les deux sont devenues ultra-puissantes et doivent maintenant gérer les conséquences personnelles de leur statut de super-héroïne (l'une devenant protectrice de, à priori, toute une partie de l'univers, l'autre intégrant les Vengeurs malgré la présence de Tony Stark pour protéger l'ordre et la paix).
En plus, dans la mesure où le MCU est de plus en plus en train de se féminiser et où Captain Marvel passe très peu de temps sur Terre, Wanda pourrait bien être l'un des personnages majeurs des Vengeurs à l'avenir, en l'absence des vétérans que sont Iron Man, Captain America et la Veuve Noire.
https://www.deviantart.com/lethalchris/art/Ant-Man-and-the-Wasp-Drawing-753257382 

Si y'a bien un truc que le MCU a réussi à faire à merveille, c'est actualiser ses personnages et ses propos.
À l'origine, Tony Stark a fait la guerre du Vietnam et sa société incarne la puissance américaine. Dans le MCU, on en fait un survivant d'une attaque terroriste en Afghanistan qui questionne le militarisme incarné par sa propre compagnie. Le Soldat de l'Hiver est une résurgence soviétique face à l'Amérique post-Guerre Froide, et devient au cinéma un outil d'infiltration du fascisme d'HYDRA au sein d'une organisation vouée à la paix et au droit sous l'égide américaine.

Et donc, Ant-Man est un scientifique extrêmement brillant, Henry Pym, et pourtant dans le Marvel Cinematic Universe sa carrière super-héroïque est traitée au passé alors qu'il transmet sa charge à un jeune père dans ce qui est une double-intrigue de familiale (réconciliation pour l'aîné avec sa fille Hope, modèle à construire pour Scott Lang auprès de Cassie).
Du coup, il est très intéressant de découvrir dans Avengers Endgame toute l'implication de la déclaration d'Henry Pym, dans Ant-Man, à l'égard de sa combinaison Ant-Man : "ce n'est pas une technologie gentillette comme l'armure d'Iron Man, ça peut modifier la réalité." Au risque de donner dans l'espionnage industriel et la surveillance généralisée (dans Ant-Man) ou de permettre des voyages dans le temps via le Royaume Quantique (dans Endgame).

Qui plus est, la partie "Ant-Man" du MCU m'a permis de me réjouir à l'idée qu'une actrice que j'adore, Evangeline Lilly, intègre le MCU dans le rôle d'une Hope van Dyne sarcastique, attachante et héroïque. Certes, elle brille plus dans Ant-Man et la Guêpe que dans Endgame (où elle ne réapparaît qu'à la fin avec les snappés de Thanos), mais je ne doute pas qu'elle sera à nouveau présente et géniale à l'avenir ♥

https://www.deviantart.com/gscratcher/art/MCU-Spider-Man-595863086

OK, alors que je termine cet article bieeeeeeeeeeeeen après l'avoir commencé, et surtout après avoir vu Spider-Man : Far From Home (alors que je l'avais commencé avant de voir ce film, après Endgame), ça va faire tache.
Spider-Man : Homecoming était le film qui construisait le personnage de Peter Parker/Spider-Man comme héritier spirituel de Tony Stark/Iron Man (encore plus que Civil War dans lequel le Tisseur était juste un atout surprise face à Captain America, qui avait pour sa part un Ant-Man géant, la fourmi a battu l'araignée ^^) et il faisait ça très bien en étant, au passage, le premier teen movie du MCU. Le personnage du Vautour joué par Michael Keaton était particulièrement brillant en prolétaire désabusé face aux privilèges industriels et médiatiques des super-riches à la Tony Stark.

Et puis est arrivé Far From Home.
Le film qui a transformé Michelle Jones, l'ado asociale, sarcastique et politiquement engagée en MJ le love interest mièvre et inutile. Le film a écrit un Mysterio largement en-dessous des potentialités du personnage uniquement à cause d'une construction matérialiste au possible (d'ordinaire la hard sf et la technologie de partout dans le MCU c'est acceptable mais là c'était hors de propos) - avant de tuer le Mysterio en question, sinon c'est pas drôle.
Et le film qui a tellement insisté sur le fait que Spidey devait devenir le nouveau chef des Vengeurs (je rappelle : il a quinze ans, c'est un lycéen, et y'a chez les Vengeurs des gens beaucoup plus indiqués et qui n'ont pas d'autre responsabilité, comme Sam Wilson le Faucon, Ant-Man et la Guêpe ou même Wanda Maximoff) que cette idée est devenue répugnante - et au passage a plus ou moins été enterrée par la rupture de l'accord Sony-Disney sur les droits d'adaptation de Spider-Man au cinéma (ce qui est une très bonne chose vu que de toute façon Spider-Verse est un meilleur film Spider-Man que n'importe quel film live sur le Tisseur).

Bref : j'ai adoré le côté adolescent et rafraîchissant du personnage, je le voyais bien devenir un Vengeur dans cinq ans, mais surtout pas le chef des Vengeurs dans le prochain film. Disney a fait n'importe quoi avec Spider-Man et ils ont mérité de le perdre.


Voilà, j'ai ENFIN fini cet article que j'avais décidé de consacrer aux personnages "majeurs" du MCU d'après moi - raison pour laquelle j'ai exclu de nouveaux arrivés comme le Docteur Strange, Black Panther ou Captain Marvel, qui n'ont eu qu'un film chacun et dont l'impact narratif est encore à définir - outre qu'ils ont tous les droits d'autres responsabilités, un comme Sorcier Suprême, un comme Roi du Wakanda et une à l'échelle galactique.

Le Marvel Cinematic Universe, je l'ai dit à propos d'Ant-Man, est parvenu à actualiser son matériau narratif afin de lui faire porter un propos sociétal sur le pouvoir, les sociétés, la politique et les individus qui résonne clairement avec les enjeux du monde réel, sans toutefois négliger le caractère humain et la dramaturgie personnelle des protagonistes. Il a permis à beaucoup de gens de découvrir l'univers des comics et même les a incités à en lire (c'est comme ça que j'ai commencé), ce que n'avaient pas réussi à faire les films de super-héros entre les années 1990 et 2008 (date du premier Iron Man).

En 2012, le film Avengers est la première occasion pour les États-Unis de faire à travers la caméra de Joss Whedon leur deuil des attentats du 11 septembre en revoyant la ville de New York attaquée par un ennemi extérieur, cette fois repoussé par les Vengeurs, garants de la sécurité américaine.

Le MCU incarne certes - et c'est dommage - la tendance évidence de l'ogre Disney à balayer ou à absorber toute concurrence (les films DC en étant un bon exemple), mais il matérialise aussi à mon sens un cinéma complet. Si l'on considère son univers étendu - donc avec les séries Netflix que sont Daredevil, Jessica Jones, Luke Cage, Iron Fist et The Punisher - le MCU peut couvrir de très nombreux genres de la narration, depuis le fantastique ésotérique de Docteur Strange jusqu'au polar noir de Daredevil en passant par le space-opera des Gardiens de la Galaxie, la comédie d'Ant-Man ou les films de guerre et d'espionnage autour de Captain America.

Taika Waititi, réalisateur néo-zélandais
derrière le succès de
Thor Ragnarok,
dans lequel il joue aussi l'alien Korg,
personnage qui réapparaît

dans Avengers Endgame.
En outre, le Marvel Cinematic Universe a été pour beaucoup un révélateur des grands talents. Les interprètes de ses personnages sont aussi nombreux que géniaux (y'a littéralement personne que je n'aime pas dans le lot), mais les réalisateurs y ont également trouvé un terrain de jeu et d'expression avec de très gros moyens, Joss Whedon derrière les deux premiers Avengers, James Gunn et ses Gardiens de la Galaxie, Ryan Coogler derrière le très brillant Black Panther (dont les problématiques sociétales sont incroyables de pertinence) ou encore Taika Waititi, réalisateur du très bon Thor Ragnarok.
Bref, je sais que c'est peut-être pas une chose à dire ni une idée saine pour le cinéma, mais en ce qui me concerne, le Marvel Cinematic Universe peut continuer pendant un bon moment, je m'y opposerai pas et je continuerai probablement à en être très fan.

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