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12.7.16

Inspirations musicales et visuelles des Mille-Griffes

On m'a récemment demandé – on c'est mon amie Aerlyah mais d'autres s'étaient déjà intéressés à la question avant elle – d'expliciter un peu (encore ^^) mon processus créatif autour des Mille-Griffes.
Alors pour ce qui est de la manière concrète dont j'écris et range les fichiers, les textes et tout, j'ai déjà fait un article dispo à cette adresse. L'article parle aussi, un peu, de comment naît une idée dans ma tête (quand j'ai de la chance. Quand j'en ai pas, c'est un univers entier que j'ai intérêt à coucher sur papier dans les grandes lignes avant de l'oublier)).
Mais c'est pas de ça qu'on va parler.
Là on va parler des inspirations.
L'autre jour j'ai eu l'idée, en relisant le premier chapitre de La guerre anthropocène (qui se trouve ici (et va débuter une histoire où les divinités grecques refont surface et se confrontent à une humanité pollueuse et destructrice en mode On en a gros (j'me relis souvent, même sur mes propres blogs, certes ça fausse les visites mais je peux pas m'empêcher de traquer fiévreusement les fautes de frappe et les petites erreurs))) tout en réécoutant (encore ^^) un des morceaux qui m'inspirent le plus pour l'écriture du personnage de Zeus, de consacrer un article à mes inspirations musicales.

(un clic et une image en taille réelle)
Ouais, c'est un peu le bordel dans ma tête.

Sauf qu'il y en a plein et pour, je rappelle, un ensemble qui totalise 5 univers et 9 œuvres. LOL.
Il va de soi qu'il n'est pas possible d'avoir les mêmes inspirations pour deux œuvres données, y compris au sein du même univers (à part peut-être Les Mille-Griffes et leur suite, Les Grands Dragons, lesquels seront de toute façon séparées par la préquelle, Le continent des gemmes).
Même en considérant que toutes mes œuvres à venir sont de la fantasy sauf deux (L'elfe d'acier c'est de la SF et La guerre anthropocène c'est du fantastique. Pour la distinction entre fantastique et fantasy je vous renvoie là), l'ambiance n'est pas du tout la même entre Le clan du troll (un monde à l'humanité déchue, presque totalement dominé par la nature), Les Mille-Griffes (un monde médiéval-fantastique-féodal, avec ce que ça suppose de tensions politiques et culturelles) ou encore Crise de foi (un monde dominé par ses nombreux dieux, avec un habitat et un bâti absolument monumentaux malgré la grande préservation de la nature avec laquelle les mortels vivent en symbiose (faut vraiment que je trouve un nouveau titre)).

Bref, tout ça pour dire que l'ambiance, l'état d'esprit des peuples de ces différents mondes, les événements qu'ils vont vivre sous ma plume (mon clavier en fait), tout fait que je ne peux pas être inspiré de la même manière et par la même chose pour tout.
Par contre je peux mettre quelques morceaux et quelques images qui me semblent vraiment emblématiques. Alors déjà, pour les musiques, j'ai fait un article pas trop ancien avec quelques exemples de musiques et morceaux qui me semblent inspirants en gros (et là en bas je vais entrer dans les détails).


Pour les images je vais me limiter aux Mille-Griffes parce que j'en vois plein et régulièrement sur Internet, et qu'à chaque fois qu'une image correspond à l'idée que je me fais d'un paysage, d'un personnage, d'un lieu, je la prends (ça va oh, y'a pas de violation du droit d'auteur, je les utilise pas à des fins pécuniaires), ce qui fait que chacun des 5 répertoires comporte son dossier Illustrations (Les Mille-Griffes en ayant donc 3, incluant la préquelle et la suite), mais que partager les inspirations visuelles n'a aucun sens si vous ne pouvez pas les confronter au résultat final, publié.
Et à moins que quelqu'un ait réussi à pirater mon pc et/ou mon cerveau, La guerre anthropocène, Crise de Foi, Le 5ème peuple, L'elfe d'acier et Le clan du troll sont pas encore publiés, loin de là.
Allez assez introduit, c'parti pour le vif du sujet.


A moins de souffrir d'Alzheimer précoce ou de t'appeler Dory, tu te souviens que j'ai parlé d'une musique qui m'inspire beaucoup pour le personnage de Zeus dans La guerre anthropocène. J'ai découvert ce morceau grâce à la collaboration de Tyllou et Bruce Benamran dans l'analyse des Planets de Gustav Holst.


Fort logiquement, ce morceau s'intitule donc Jupiter : the bringer of Jollity. Au-delà de la joie voulue par le titre, moi j'y perçois clairement ma vision classique de Jupiter-Zeus. La lumière, la force, la grandeur, et surtout, la majesté. Le Zeus que je vais écrire dans La guerre anthropocène est un père de famille et un roi des dieux. Protecteur, colérique, destructeur, aussi impétueux et écrasant que le père de tous les orages, mais aussi juste, équitable, et bâtisseur. Moi c'est pas Jupiter the bringer of jollity, c'est Zeus, celui qui apporte la lumière. Le second et surtout le troisième mouvement expriment, à mon sens, parfaitement ce que je fais de mon Roi de l'Olympe (faites pas gaffe au dernier mouvement, il est léger et sautillant, ça c'est plutôt du ressort des divinités sylvestres, dryades, faunes et satyres ^^).

Registre et genre totalement différents. Afin d'expliciter ce morceau je vais expliquer d'où il vient. Y'a quelques années alors que je jouais à un excellent jeu de stratégie-gestion spatiale par navigateur (Celestus de son ptit nom, je l'ai arrêté essentiellement parce qu'il repose sur le multi et que moi, le multi... → voilà), j'ai entendu ce morceau sur la page de l'alliance à laquelle j'appartenais. Donc j'ai cherché de quoi ça s'agissait.
Alexei Zakharov est un très jeune (il a 31 ans) compositeur russe connu notamment pour avoir composé la bande originale de la série de jeux vidéo X – apparemment X2 : the threat et X3 : Reunion sont assez connus – et qui est, justement une série de stratégie-combat dans l'espace. Du coup j'ai cru que le morceau venait de la BO de cette série, alors qu'en fait pas du tout x)


Alexei Zakharov compose aussi de l'instrumental, de l'électronique ou de la musique d'ambiance (entre autres, parce que ce ptit génie est un touche-à-tout), et du coup Lament Two est de ce domaine-là.
En revanche, puisque, dans L'elfe d'acier, je vais dépeindre une société humaine futuriste qui a entrepris la colonisation spatiale, ce morceau est pour moi une inspiration parfaite. A mes oreilles, il semble porteur d'une certaine sérénité, de l'idée d'infini, de distance, et également emblématique des civilisations très urbanisées, avec de l'architecture de verre et de métal, que la SF nous propose souvent. Lament Two suscite en moi l'image bien connue par les films de grandes villes où les voitures et les gens fourmillent par millions, au milieu d'édifices propres, brillants, élancés vers les cieux, mais aussi celle de lunes lointaines, avec leurs énormes planètes dans le ciel immédiat, de mondes déserts et encore préservés, à l'état sauvage. Plus ou moins ce que je vais écrire dans L'elfe d'acier donc.

Bon allez, assez rigolé. On va passer aux Mille-Griffes.
L'un des premiers thèmes musicaux qui m'ait inspiré pour cette histoire est le premier dont je parlerai. Ceux qui ont joué à l'excellent Final Fantasy X le connaissent bien.


Voilà, paf.
Histoire de resituer, le thème Mont Gagazet, comme son nom l'indique, est joué dans les montagnes glacées peuplées par les Ronso, un lieu qui, pour des raisons géographiques (aridité au maximum, végétation : néant, des rochers, des ravins et encore des rochers), narratives (Yuna a tendance à attirer et à répandre la merde autour d'elle) et d'écriture de l'univers (c'est l'étape du voyage des Invokeurs qui est entre la Plaine Félicité où a eu lieu une antique bataille contre Sin mais qui reste assez jolie et paisible et les ruines de la cité de Zanarkand, historiquement la première ravagée par le Kaiju. Autant dire que Gagazet c'est la porte entre le monde des vivants et celui des morts pour des personnages qui ont fait vœu de mourir pour le bien commun. LA GROSSE AMBIANCE.) n'est pas le plus joyeux de FFX.

Histoire de resituer de l'autre côté, je vais essayer dans les prochaines semaines – j'ai bien dit essayer parce que la dernière fois où je dessinais régulièrement j'avais dix ans – de dessiner une carte des Mille-Griffes. Pour vous donner une idée, le territoire des Mille-Griffes est borné à l'ouest par un océan auquel presque personne n'a accès, à l'est par une forêt immense du nord au sud et d'étendue inconnue vers l'est, et au nord par une forêt sombre et hostile qui mène à une toundra.
L'écoute du thème du Mont Gagazet a été l'élément qui m'a donné, pour la première fois, une vision claire du domaine des Loups.
Les montagnes se partagent le paysage avec de hautes collines rocheuses et de nombreuses forêts, mais vu que la narration commence en hiver, il y a exactement la même ambiance. L'omniprésence du froid et de la neige, le danger qui pourrait surgir de n'importe où, la solitude et l'aspect vierge et désolé d'une région en bonne partie dépeuplée. Basiquement on est un peu en Bordeciel, mais sans les landes verdoyantes qui font plaisir et les dragons.


Il arrive assez souvent – c'est le cas pour le morceau suivant – qu'une scène des Mille-Griffes surgisse déjà aboutie dans ma tête, à la faveur d'une musique, d'une image, d'un film ou autre. Ou même à la faveur de rien, comme ça, random, LOL >_>
L'une des raisons qui fait que j'adore Game of Thrones c'est que c'est une série HBO, ce qui suppose un budget de fifou par rapport aux séries médiéval-fantastiques des années 90 (RIP La caverne de la rose d'or (oui je sais c'était un téléfilm, mais ça compte quand même)). Dès l'épisode 1 de la saison 1, après le prologue, en pleine séquence d'exposition t'as le Roi qui débarque avec sa suite, une partie de la garde royale, un certain nombre de soldats Baratheon et Lannister, les trois enfants de sa femme, le Chien de combat géant de Joffrey enfin ça fait du monde à nourrir (→ les Stark sont ultra riches malgré leur pays désolé) et ça impressionne le pécore qui n'a jamais quitté la banlieue de Winterfell.


La musique qui accompagne cette séquence, fort judicieusement intitulée The king's arrival, m'a inspiré une procession similaire dans Les Mille-Griffes, qui se dirige elle aussi vers une certaine ville pour une certaine rencontre, avec des soldats, une suite, des étendards et tout et tout, histoire d'en mettre plein la vue au petit peuple qui n'a jamais voyagé et qui voit des étrangers pour la première fois depuis sûrement des milliers d'années (oui, l'histoire des Mille-Griffes est très ancienne). Et encore une fois, par rapport à la scène que cette musique m'inspire, je trouve son titre fort judicieux ^^

J'vais finir rapidement sur la musique parce que j'en trouve pas des masses là de suite, avec un morceau qui ne m'a pas inspiré une partie de l'intrigue des Grands Dragons, la suite des Mille-Griffes, mais qui m'en a donné une bonne idée visuelle.
Parmi les (rares) nouveaux personnages de la suite des Mille-Griffes, deux en particuliers sont majeurs et dominants. Pas forcément niveau intrigue (bien qu'ils s'imposent assez facilement (faut que j'arrête avec le vocabulaire du gigantisme moi, ça va virer spoiler si ça continue)), mais au moins niveau mise en scène. L'une de mes grandes convictions à l'égard de la fantasy est que, dans le vaste bestiaire qu'elle a déployé au fil des siècles, le dragon est un incontournable parce qu'il est le PAPA. Il a la puissance, l'aura, la légende, il vole bref, dès qu'un ou plusieurs personnages doit-vent poser les burnes sur la table, on met du dragon dans l'équation.


Si vous me connaissez un peu, vous savez que j'aime beaucoup la mythologie nordique (notamment parce qu'elle a une fin flamboyante qui répond au doux nom de Ragnarök). Si vous connaissez la mythologie nordique, ce qui est tout à fait possible, vous avez peut-être déjà entendu parler de Tursas, un grand monstre marin qui incarne l'ambivalence de l'océan, à la fois protecteur et nourricier, mais aussi dévastateur et impitoyable (je vous le donne en mille, y'a un personnage dans La guerre anthropocène, il s'appelle Zeus, (très très très) sévère mais juste, dans Les Grands Dragons il s'appelle Tursas), et de Surtr, un géant de feu qui s'illustre notamment dans le Ragnarök (vous voyez, on y revient) en tuant l'Ase Freyr et, par ses flammes, en provoquant la combustion du monde qui renaît après avoir été inondé pour éteindre l'immense brasier qu'il est devenu. Rien que ça.
Et enfin si vous connaissez la manière dont j'écris les dragons dans l'univers des Mille-Griffes (mais ça m'étonnerait parce que j'en ai pas beaucoup parlé), vous savez que tous mes dragons portent des noms liées aux divinités (sauf un, Zoroastre). Si vous connaissez le contexte narratif de la chanson I see fire d'Ed Sheeran ainsi que la trilogie du Hobbit de Peter Jackson dans laquelle la chanson est jouée, pas la peine d'expliquer pourquoi cette chanson a contribué à illustrer mon écriture de la narration autour du dragon Surtr >_>

Et puis s'il fallait en citer quelques autres, les thèmes Septimus de la BO de Stardust (si vous connaissez pas cet excellent film, restez dans les parages, l'article va pas tarder) et Flying Home/Hit-Girl's Farewell de Kick-Ass et Kick-Ass 2 respectivement (le second étant une vague recomposition du premier) m'inspirent pas mal pour Enara, la fée (elle a évidemment de nombreuses scènes de vol, dont une où elle se sépare de certains personnages, d'où Septimus qui, dans Stardust, accompagne une séquence-transition de voyage, et une où elle "rentre à la maison", d'où Flying Home).
Bon, y'a des thèmes forestiers ou urbains qui m'inspirent aussi pour le sud et l'est des Mille-Griffes, notamment la région de l'Académie (chapitre 5, L'hiver arrive, chapitre 6, Des ombres dans la nuit, et d'autres plus tardifs) mais j'ai déjà cité les références, Jade Cocoon et Conquests Fantasy 1 de Civilization IV, dans l'article sur les jeux vidéo et œuvres inspirantes.
A l'occasion, si je note d'autres musiques qui m'inspirent vraiment pour Les Mille-Griffes, j'en parlerai à l'occasion tout au long de la publication des chapitres ;)

Pour ce qui est des images je vais m'efforcer d'être assez spécifique à nouveau, parce qu'à mon sens, y'a pas grand-chose qui ressemble à un paysage qu'un paysage. Je pourrais vous mettre les photos qui m'inspirent ou enrichissent ma vision du territoire des Loups et des Marches du nord, avec la forêt boréale et la toundra, ou encore les forêts claires de très hauts arbres que je transposent dans mon roman et où je loge mes elfes (parce que oui, il y a des elfes ^^) mais ça n'aurait pas beaucoup de sens.
Alors je vais mettre du concret.


ET BIM. Ah ça vous pose un homme hein ! Voilà du concret !
En fait je suis tombé sur cette image alors que j'essayais de me rappeler les noms des fringues médiévales pour pouvoir décrire le soldat de base des Mille-Griffes. Donc je vois cette image et deux voix surgissent dans ma tête. La première : "putain on vend vraiment des cosplays de Boromir aussi aboutis que ça, mais WAW O_O". La deuxième : "non non non, alors ça, c'est un Gardien de l'Académie."
Et voilà, chapitre 2 : l'Académie, j'avais mes Gardiens. La tenue standard est PÉTÉE DE CLASSE PUTAIN O_O


Quand j'étais en master 1 d'enseignement, l'une des questions du CAPES d'HG de cette année-là (depuis trois ans sans changement bikoze réformes régulières du format CAPES, c'était lol -_-) était "Le prince et les arts". Italie, France, du XVème au XVIIIème siècle (oui, ils s'attendent à ce que des étudiants absorbent des contenus et des enjeux pareils en six mois et avec 5 autres questions dont 3 de géo. LOL -_-).
Ça c'était en fond d'écran sur le pc du prof qui traitait cette question (donc visible sur l'écran de l'amphi quand il l'allumait en début de cours), du coup j'ai eu le loisir de me renseigner (et d'en faire un de mes fonds d'écran persos). C'est le palais ducal d'Urbino, une ville d'Italie du nord-est (sur la côte adriatique et plus ou moins face à la Croatie), construit à la fin du XVème siècle.

Alors y'a clairement de l'Italien et du chrétien dans le bousin, il est en partie construit autour d'une cathédrale, le dôme et le clocher sont assez symptomatiques aussi... j'vous explique, voilà ce que je vais faire. La grande rangée de bâtiments devant le palais, je vais en faire une épaisse et haute muraille, et laisser la ville en contrebas au premier plan. Je garde aussi la neige, les reliefs en arrière-plan, j'ajoute même une forêt boréale dessus. J'enlève un étage ou deux, je mets des tours plus épaisses avec un toit conique et des chemins de ronde avec des créneaux. Je vire la cathédrale pour y mettre un donjon, la cour qu'on devine à sa droite abritera une forge et un accès à la salle d'armes, des greniers, et au final, je vais appeler ça le château royal des Loups. Et je vais y mettre un certain Tuomas Anarolf, roi des Loups.
Parce que mes Loups culturellement et architecturalement ils tapent plutôt du côté de la Scandinavie et du nord de la Grande-Bretagne, façon Bordeciel.
Ouais ça va être cool.


La narration des Mille-Griffes commence à la fin de l'automne. Dans le nord, il fait déjà bien froid et la neige apparaît très vite. Dans le sud, le chapitre 5 annonce déjà que L'hiver arrive.
L'une des régions où une bonne partie de l'action a lieu est la Lisière : elle est au nord des Plaines Centrales (anciennement Terres Royales) de Toreno (l'ancienne capitale des Mille-Griffes), au sud du Domaine des Loups et à l'est de Thanos (la capitale impériale). Bref, c'est la porte d'entrée du royaume et comme son nom l'indique, elle borde les montagnes forestières des Loups. Les hivers y sont froids et parfois lugubres.

PARFAIT pour ce que je veux y raconter. Cette image, là, pourrait illustrer le chapitre 8 (La fée des toits, le titre est assez éloquent), le début du 9 (Hybride), le 13 (Quarantaine) ou même le 14 (Déchéances, qui se passe non pas dans la Lisière, mais à Toreno, sauf que c'est Toreno en plein hiver).
Dans tous les cas il y a cette impression de menace, de danger dans l'atmosphère lugubre des rues sombres, pendant que là-haut dans les tours de garde ils sont plus ou moins à l'abri des coups de couteaux nocturnes.


Une paire d'images qui contribue pas mal à m'inspirer pour le Marais (à l'ouest des Plaines Centrales de Toreno), qui est le seul accès des Mille-Griffes à l'océan (au nord et au sud se dressent de hautes chaînes de montagnes côtières, séparées par un col sévèrement verrouillé par Thanos, capitale impériale, lequel abrite une route au sommet de vertigineuses falaises qui mène elle-même aux provinces impériales).
Alors il n'y a rien d'asiatique dans la culture des Mille-Griffes et peu de chances de croiser un bestiau pareil dans le Marais, mais je conçois cet endroit comme un mélange de marais et de mangrove. Je sais, pas le même biome, pas le même climat, mais qu'importe. Je visualise cet endroit comme essentiellement aquatique, plein de tourbe, de boue et de sable, avec de la végétation à tous les niveaux et, alors qu'on s'approche de l'océan, des palétuviers qui dominent largement le paysage. Très dangereux, avec des tortues, des crocodiles et des moustiques à perte de vue.

Dans un tel milieu, qui pourtant leur est totalement adapté, il me semble évident que les Reptiles (ooouuuuuuuuh, le sale copieur, il met en scène des Reptiliens comme un milliard d'autres narrateurs !) installent leurs colonies soient dans les rares amoncellements rocheux disponibles dans le Marais, soit sur de hauts pilotis comme ça. Clairement, à mon sens, le Marais est l'un des milieux naturels les plus inhospitaliers des Mille-Griffes, probablement davantage que le nord du Domaine des Loups où les lois de l'évolution poussent pourtant la faune locale au gigantisme.


Ça manque peut-être d'originalité mais dans les Mille-Griffes, la capitale est en position centrale. Historiquement, personne sait d'où sont arrivés les humains à l'origine. Ce dont on se rappelle, c'est que le peuplement a été diffus entre les reliefs bas de ce qui allait devenir la Lisière, les plaines fertiles du centre (la région de Toreno est la plus fertile, d'où le nombre important des bourgades qui gravitent autour de la cité) et les hautes collines riches en métaux de la future Académie et des Cités Franches (dont la région sert aussi de frontière sud-est, et donc de porte d'entrée pour les marchands caravaniers).
Du coup, quand les Clans se sont rentrés dedans puis quand ils ont dû régler leurs différents, c'est au centre qu'ils l'ont fait et la cité de Toreno, alors déjà plaque tournante du commerce, est devenue la capitale.

A mon sens, c'est typiquement la grosse ville médiévale. Bâtie sur une éminence artificielle, elle est fortifiée, ce qui empêche le ruissellement des pluies à moins d'un entretien correct des conduits d'évacuation dans les murailles. C'est un endroit poussiéreux l'été et boueux l'hiver, très populeux en toutes saisons et doté d'un potentiel immense mais largement déclinant depuis la conquête des Mille-Griffes par l'empire dordanien un millier d'années avant le début de la narration.
La ville est pensée pour écraser le paysage, pour impressionner les nouveaux venus, et cette image transmet exactement cette idée à mon sens.


4 images pour terminer sur les Elfes. Dans Les Mille-Griffes, il existe trois peuples elfes dont deux sont de très lointains cousins (y'a eu migration à une époque ancienne et séparation depuis, les deux peuples ne se connaissant même pas au moment de la narration).
A l'est des Mille-Griffes, au-delà des Marches orientales (qui s'étirent elles-mêmes entre le Domaine des Loups au nord, les Plaines Centrales à l'ouest et les Cités Franches au sud), s'étend une immense forêt. Les humains connaissent en gros son étendue du nord au sud, mais pas d'ouest en est, et ils ont pour tradition de ne jamais s'y rendre, parce qu'il est très rare que quiconque en revienne.
Basiquement il y a gradation, entre les trois peuples elfiques, dans l'intégration de leur habitat à la nature. Ces quatre images me servent à élaborer une idée précise des constructions chez ceux qui sont en partie et totalement intégrés à leur environnement (les derniers ne l'étant pas du tout). Elles peuvent être divisées en deux groupes : la première, et les trois suivantes.

Certains de mes elfes vivent dans la forêt et bâtissent leurs maisons au pied des arbres, dans les clairières, ou autour des troncs. Ils lancent des passerelles de cordes et de planches dans les airs, adoptent un style fait de courbes et de légèreté, et surtout n'utilisent comme système de fixation que les chevilles de bois et les nouages de corde. Hors de question pour eux de clouer dans les arbres.

Le second peuple elfique ne vit pas dans la forêt, mais au-delà de sa lisière orientale (donc très loin des Mille-Griffes). La diffusion arborée est tout de même assez importante pour qu'ils aient choisi de la prendre en compte dans leur habitat. Là encore, par tradition et par usage, ces elfes laissent la nature s'étendre sans s'opposer à elle. Leurs maisons, leurs routes, et même leurs villes entières, qui se trouvent à même le sol, se font une place au milieu des arbres et des buissons. Ils font un usage ancien et très généralisé de l'équitation, si bien que voyager sur leur territoire revient à galoper entre les bois isolés, les étangs et les rares massifs rocheux.
En outre, leur culture fait que les couleurs dominantes de leur style vestimentaire et architectural sont le noir, le blanc et le violet. Leurs maisons sont teintes en blanc, souvent avec des pigments végétaux ou minéraux, et elles sont coiffées de coupoles ovoïdes d'un violet profond, dans un style que j'arrive très facilement à visualiser en regardant la quatrième image ci-dessus. Je ne vous cache pas que c'est clairement un de mes peuples préférés dans Les Mille-Griffes ^^


Bon, j'ai essayé de faire du concret et du précis comme prévu, je pense qu'en tant que lecteur ou lectrice ça peut être amusant de revenir régulièrement à cet article pour confronter ce qu'on a imaginé à la lecture des chapitres du livre et ce qui a inspiré les descriptions et les portraits dans ces chapitres ^^ Comme suggéré par Aerlyah, je vais linker cet article sur l'autre blog, sûrement dans les annexes, et j'en ferai sûrement (avec des paysages, qui sait ^^) à l'avenir à mesure de mes inspirations ;)

2 commentaires:

  1. Les images sont classes ! Ça va m'aider pour le tome 5, qui sera pour le coup de la fantasy pure et dure.
    Je la sens à trois kilomètres la galère xD

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  2. On sent que tu as vraiment réfléchi à ton univers et que tu as bien travaillé de nombreux points. j'ai bien fait de te demander de nous en dire plus sur tes inspirations, car je trouve que c'est très très riche d'enseignements!
    ça apporte une foule d'infos supplémentaires. Tellement d'ailleurs, que j'avoue qu'il va me falloir plusieurs lectures pour bien tout ingérer. Ensuite, comme tu dis, je pourrais m'y référer au fur et à mesure du récit.
    En tout cas, je te trouve plutôt bien organisé, et je plussoie les diverses influences que tu dévoiles. La musique the King's arrival poutre bien, et effectivement, elle inspire tout de suite des images d'étendards et de défilé royal. Une musique qui me fait le même effet, mais avec perspective de grosse baston épique, c'est Log Off et Log in, dans l'ost d'Avalon (film qui n'a rien de médiéval fantastique mais bon).

    Après avoir lu la description de ces gardes, et maintenant que j'ai le visuel sous les yeux, je me dis que ouah, oui, la classe, j'imaginais pas ça aussi chicos, et avec ça, et en voyant le reste de tes visuels, je sais que ça envoie du lourd.
    j'aime comme les musiques, une image, une illustration, peuvent soudain faire naître des scènes, comme le mouvement prend forme sous le crâne sous ces évocations extérieures. C'est assez magique comme sensation. Et chaque évocation sera différente suivant les individus, c'est juste génial.

    Voilà, je suis bien contente de voir tout ça, j'espère que tu nous fera d'autres articles comme ça. En tout cas merci d'avoir fait cet article aussi vite!

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